L'Obs

Pour bien transmettr­e à ses petits-enfants

- YANNICK HAMON

L ’art d’être grandspare­nts, c’est de transmettr­e. Le lien intergénér­ationnel s’est considérab­lement renforcé. Et la question des dons sautant une génération se pose de plus en plus. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Pas si sûr. Car la motivation de ce genre de legs est souvent fiscale.

Qu’il s’agisse d’e ectuer une donation ou d’accorder une clause bénéficiai­re du contrat d’assurance-vie, l’intégratio­n des petits-enfants multiplie les abattement­s et diminue donc le coût de la transmissi­on du patrimoine. Mais ces calculs d’opportunit­é, comme souvent, aveuglent sur les conséquenc­es réelles des actes patrimonia­ux.

Premier écueil possible : la création d’inégalités. En e et, en présence de plusieurs enfants, le nombre de petits-enfants par famille ne sera pas forcément le même. Une transmissi­on d’un montant égal à chaque petit enfant créera alors un montant di érent entre les lignées. Certains enfants pourraient alors se sentir lésés.

Deuxième di culté : la mise à dispositio­n de l’argent trop tôt par rapport à la maturité du receveur donataire. Nul ne peut préjuger de la capacité d’un jeune à appréhende­r au mieux l’idée de disposer de capitaux à sa majorité. Les parents pourraient euxmêmes être en di culté vis-à-vis de leur progénitur­e.

Pour surmonter ces inconvénie­nts, mieux vaut associer les dons à des objectifs concrets comme l’obtention du permis de conduire ou même l’achat d’une première voiture. Cette aide concrète permet d’éviter tout sentiment d’inégalité dans la famille. Et l’utilisatio­n de l’argent est clairement encadrée. Si malgré tout, votre stratégie patrimonia­le consistait à attribuer de fortes sommes à vos petits-enfants, n’oubliez surtout pas de faire établir des actes devant notaire.

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