LES MÉDIAS CIBLÉS
Un garde du corps d’une équipe de LCI tabassé à Rouen, une journaliste de « la Dépêche du Midi » menacée de viol à Toulouse, un autre frappé en plein direct à Pau… Lors de l’Acte 9 des « gilets jaunes », « un cap a été franchi »,a déploré sur BFM Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans Frontières, dénonçant « des agressions désormais systématiques ». Tout en rendant hommage aux manifestants qui essaient de protéger les journalistes pris à partie, il a pointé du doigt « certains gilets jaunes » qui « sont dans un chantage antidémocratique inacceptable qui […] consiste à dire : “Si vous ne couvrez pas les événements exactement comme on l’entend […], alors on est en droit de vous molester, de vous tabasser et, disons-le, de vous lyncher.” » Questionné sur le sujet dans l’émission « Quotidien », Gabin Formont, le jeune fondateur de Vécu, le média Facebook des « gilets jaunes », justifie ainsi ces actes : « On ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs… C’est déplorable mais il va falloir que les médias se reprennent, aillent dans le bon sens, arrêtent d’aller du côté des milliardaires et aillent du côté du peuple. » La presse parisienne ou nationale n’est pas la seule ciblée : un dépôt de « la Voix du Nord », à Anzin, a ainsi été bloqué, empêchant la diffusion de 20 000 exemplaires du journal. « C’est paradoxal d’être pris pour cibles car, en tant que média régional, on est à côté des gens, on leur donne la parole », souligne Gabriel d’Harcourt, directeur de la publication, qui émet une hypothèse : « Quelques excités interprètent au premier degré et sans discernement les critiques de médias émises par certains responsables politiques. »