Les lundis de Delfeil de Ton. Les mots croisés

Où l’on voit que c’est rien à côté des soucis de certaines

Mort de Tomi Ungerer. On vous recommandait, il y a peu, publiée par Les Cahiers dessinés, la réédition de son album « The Party » (1966), une de ces soirées réunissant les possédants d’un pognon monstrueux, ces monstres du beau monde dont les gens sont si laids. Le dessin est aussi fort que celui de Daumier, aussi beau que celui de Paul Klee. Il savait être féroce, Tomi Ungerer. Tiens, puisqu’on y est, un autre Suisse (on parlait de Klee), aux mêmes éditions Les Cahiers dessinés : « le Bon Goût », par Noyau, qui vient de paraître. Un autre genre, on n’est plus dans le noir et blanc, c’est peint à la gouache, appelons ça du dessin d’humour par commodité, qui ne ressemble à celui de personne, il repousse des limites, provoque un rire inédit. Page après page, il y en a deux cents, à chaque fois (ou presque) le choc.

C’était un ante-scriptum qui n’avait rien à voir. Les gilets en France sont toujours jaunes, les Anglais sont toujours dans les a res de leur Brexit. Leurs grandes dames, en plus de ces communes a res, ont leurs soucis, que le bon peuple est appelé à partager. Ainsi, Camilla, avec qui le prince Charles se consolait d’avoir épousé Diana, elle avait fini par l’épouser, son héritier du Trône, après que Diana avait eu son malheureux accident de voiture dans le tunnel de l’Alma, à Paris. L’héritier, depuis, n’en finit pas de ne pas hériter, maman Elizabeth n’en finit pas de régner, Camilla montre beaucoup de dignité. L’impatience ne se lit pas sur son visage. Peut-être même, tant de lustres ont passé, est-elle au fait du dérisoire des honneurs, des salamalecs. Il y a les voyages, mais la fatigue d’être accueillie partout par du personnel diplomatique en service commandé. Le prochain déplacement, une première dans la famille royale, est pour Cuba. Le « Times », sorte de « Figaro » londonien, se montre disert à ce sujet. Les amies duchesses et baronnes de Camilla l’ont mise en garde contre la cuisine cubaine. Rien à voir, lui ont-elles raconté, avec la cuisine des Caraïbes anglaises, à Cuba elle est terrifiante. Camilla est inquiète, partageons son inquiétude mais le « Times » rassure ses lecteurs dont nous avons occasionnellement été : il y a à La Havane un restaurant, le San Cristóbal, dont le chef assure que le président Obama, en 2016, s’est très bien trouvé de la nourriture qu’on lui servait. Plus rassurant, parce que britannique, il en fut de même pour Mick Jagger. Plus rassurant encore, parce que femme, Beyoncé s’est régalée.

Le lecteur est certainement au courant des dernières aventures du beau-père. Au volant d’un véhicule tout-terrain, à l’âge de 97 ans, le prince Philip a pris la route et s’est rencontré avec une voiture, laquelle s’en est retournée. Trois jours plus tard, qui se trouvait de nouveau au volant de son véhicule tout-terrain, non plus sur la route mais dans les allées du vaste parc d’un de ses vastes châteaux ? Le même prince Philip. Et sans avoir bouclé sa ceinture, encore. Il reçut la visite des gendarmes, qui l’avaient observé à la jumelle. L’épilogue est connu mais le lecteur a pu être distrait : après avoir réfléchi une quinzaine, et peut-être discuté de la chose avec la reine, le prince a rendu son permis. Terminée, pour son chau eur, la sinécure.

Nous annoncions une dissertation sur des grandes dames du pays du Brexit. Il y a eu Camilla. Qui d’autre? Même numéro du « Times », Margaret Thatcher, qu’on appelait la Dame de fer. Enfin statufiée, elle sera en pierre. Londres a renoncé à la mettre place du Parlement, où elle aurait nécessairement été vandalisée. Elle va être érigée en sa ville natale de Grantham, dans le Lincolnshire. Par précaution, le socle montera à 3 mètres au-dessus du sol. Elle en tombera de plus haut.

Les amies l’ont mise en garde contre la cuisine cubaine.