L'Obs

EN MARCHE PIÉTINE

- S. R.

Il arpente les arrondisse­ments de la capitale depuis des semaines, dans une relative discrétion, espérant le feu vert de l’Elysée et de la direction du parti de La République en Marche. Benjamin Griveaux (photo), porte-parole du gouverneme­nt, à moins d’un tremblemen­t de terre, devrait être adoubé avant l’été comme candidat à la mairie de Paris, en 2020. En attendant, le député de la 5e circonscri­ption doit faire preuve de flegme et de circonspec­tion. Surtout rester calme. Celui qu’on surnomme le « sniper du président », toujours monté au front médiatique pour défendre Emmanuel Macron, doit affronter en interne une floraison de candidatur­es. On se bouscule au portillon pour le sortir du jeu. Et il n’aime pas ça. Les « frondeurs » prêts à le supplanter s’appellent Cédric Villani, député mathématic­ien, Julien Bargeton, sénateur et ex-adjoint d’Anne Hidalgo, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat au numérique, Hugues Renson, ex-chiraquien reconverti au macronisme, député de la 13e circonscri­ption, et enfin Anne Lebreton, maire adjointe de la mairie du 4e arrondisse­ment. Leur message : Benjamin Griveaux est un chat noir. Trop clivant, trop raide, peu rassembleu­r. Et puis les Parisiens n’ont jamais soutenu un ministre. Seul bémol à ces attaques en règle : Benjamin Griveaux a un coefficien­t de notoriété qu’aucun de ses rivaux ne possède, à l’exception de Cédric Villani et de sa lavallière. Malgré ce trop-plein de candidatur­es, qui fait un peu désordre dans une ville où Emmanuel Macron a obtenu près de 35% au premier tour de l’élection présidenti­elle, Benjamin Griveaux est sûr de son destin : il sera le seul adversaire crédible d’Anne Hidalgo. « Pour être en lice à Paris, répète-t-il, il faut réunir une liste de 520 candidats, avoir 17 têtes de liste solides et environ 2,5 millions d’euros de budget. Quand on se rapprocher­a de l’atmosphère terrestre, nous serons moins nombreux. » Le ministre a tout de même un handicap : son rôle central dans le gouverneme­nt Philippe. Pour avoir une chance de l’emporter, il faut qu’il modifie son image et quitte le gouverneme­nt au plus vite, voire dans les semaines à venir. Il en est lui-même convaincu. Le président lui accordera-t-il son imprimatur ou Griveaux devra-t-il décider seul et s’émanciper de la tutelle élyséenne en prenant tous les risques ? Réponse sans doute avant les élections européenne­s.

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