L'Obs

La Pink Lady®, la pomme qui prend son temps

Sept mois et 700 heures de travail pour cultiver ces pommes uniques

-

La pomme Pink Lady® mûrit sans hâte pendant sept mois. Pas plus. Pas moins. Cette lente et délicate maturation est le fruit du travail manuel des arboricult­eurs, dans le respect des traditions et des saisons. Ce temps long n’a qu’un seul but : une pomme de qualité exceptionn­elle.

S ept cents heures, c’est, en moyenne, le temps de travail requis pour un hectare de Pink Lady®. Soit 20% de plus que le temps de travail habituelle­ment constaté dans les vergers. Autant dire que cette pomme Pink Lady® est

choyée. Couvée. Cajolée. « Pink Lady®, c’est la première à fleurir au printemps et c’est la dernière à être récoltée, décrypte ainsi Rémy Foissey, pomiculteu­r de Pink Lady® dans le Gard. La pomme prend tout son temps pour mûrir. Il lui faut sept mois pour développer ses arômes particulie­rs. Et ce temps est très long en verger. Cela nécessite d’apporter un soin tout particulie­r à ses pommes. » En fait, être producteur de Pink Lady® cela signifie : suivre les cultures en permanence. C’est tout un savoir-faire, afin d’obtenir des fruits qui s’épanouisse­nt dans les meilleures conditions. Dès sa conception, le verger Pink Lady® est très bien pensé. Pourquoi ? Parce que la distance entre les arbres et l’orientatio­n sont essentiell­es pour favoriser l’ensoleille­ment des futures pommes. D’ailleurs, la Pink Lady® ne s’épanouit que dans des terroirs sélectionn­és avec une bonne qualité de sol, du soleil et une amplitude thermique suffisante (entre journées douces et nuits fraîches à l’automne). A chaque saison, un travail spécifique. L’hiver, les pomiculteu­rs taillent les arbres en dormance. Tout un art. « L’hiver, nous préparons les arbres pour le prochain cycle. Nous sélectionn­ons les branches fruitières, en éliminant les bourgeons en surnombre, explique Robert Ceccheti, producteur de Pink Lady® dans l’Hérault. Il faut que chaque fruit puisse se développer avec un maximum d’ensoleille­ment. L’objectif, c’est la coloration des fruits, car c’est cela qui fait toute la richesse de la Pink Lady®. Lorsque nous sommes devant l’arbre, il faut l’imaginer avec les pommes, pour savoir quelle branche garder ou supprimer. De cette étape dépend la qualité des fruits. » Au printemps, lors de la floraison et de la pollinisat­ion, les producteur­s sélectionn­ent les fleurs les mieux exposées à la lumière. But : ne pas surcharger l’arbre et obtenir des pommes Pink Lady® colorées et goûteuses. En été, pendant les beaux jours, c’est le temps de l’éclairciss­age et de l’effeuillag­e. Les arboricult­eurs retirent à la main les fruits abîmés et les feuilles pour éclaircir les arbres et laisser passer le maximum de lumière. Puis, vient l’automne, le moment de la cueillette. Là, encore, le temps est un précieux allié. « Le geste doit être précis, souligne Rémy Foissey. Les cueilleurs ont des consignes : prendre la pomme dans la main, la basculer vers le haut, pour qu’elle se détache naturellem­ent, et la poser délicateme­nt. Cette cueillette est 15% plus lente que les autres, car nous faisons très attention aux fruits du début à la fin. » Dans un verger Pink Lady®, les cueilleurs passent en moyenne trois fois. La récolte peut durer entre trois et cinq semaines. Et ça paye. La pomme Pink Lady® est unique en son genre. Savoureuse et légèrement sucrée. Grâce au temps passé. Plutarque ne disait-il pas « Avoir du temps, c’est posséder le bien le plus précieux pour celui qui aspire à de grandes choses » ?

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France