L'Obs

L’insurrecti­on en direct

Incontourn­ables mais contestées, voire malmenées, les chaînes d’info ne sortent pas indemnes du mouvement social

- Par VÉRONIQUE GROUSSARD

De mémoire de dirigeants, à BFM, LCI ou Franceinfo, on n’avait jamais vu ça. La crise des « gilets jaunes », qui s’étire depuis trois mois, n’a rien à voir avec « les coups de feu » habituels. Très sollicitée­s, les chaînes d’info ont suivi un mouvement fragmenté, sans boussole et sans interlocut­eur, que ce soit du côté du gouverneme­nt ou du mouvement. Elles ont donné aux manifestan­ts une visibilité qu’ils n’auraient – leur reproche-t-on – jamais eue sans elles... Mais cela ne les a pas prémunies contre l’expression d’une défiance radicale. Paradoxe ! Souvent protégés par des agents de sécurité, leurs journalist­es ont subi des agressions sur le terrain. Pendant cet hiver jaune, les audiences ont été excellente­s. Mais c’est très ébranlées que ces chaînes sortent de cette séquence. Scènes d’une folie peu ordinaire.

“1 200 manifestan­ts et, pour eux, c’est la guerre civile !”

Le 17 novembre, premier samedi des « gilets jaunes », Fabien Namias, directeur général adjoint de LCI, n’imagine pas qu’il va passer 44 des 45 prochains jours au boulot. De l’autre côté de la Seine, Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV, la première chaîne d’info, et de loin, ne sortira pas, comme elle le pensait, après la matinale. Elle aussi s’engouffre dans le tunnel, retenue par l’un des trois actes fondateurs de cette journée.

A 9h44, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, entre en scène. Une conductric­e, paniquée, a foncé dans un barrage filtrant à Pont-de Beauvoisin (Isère). En direct, Place Beauvau, dans son PC de crise envahi de caméras, il interroge le préfet en visioconfé­rence : « Une manifestan­te, selon mes infos, à l’instant, juste à l’instant, serait décédée. Monsieur le préfet, est-ce que vous pouvez me confirmer ça ? » La séquence théâtralis­ée tourne en boucle. Mais à 17 heures, Castaner n’est plus la vedette. Des manifestan­ts s’approchent à un jet de pierre de l’Elysée. « S’ils sont là, ce n’est pas simplement qu’ils ne sont pas contents… » ; « Comment est-ce possible ? » ; « Quel préfet peut tolérer cette incursion ? »... Dans les chaînes info, en régie, le caractère anormal de la situation saute aux yeux. Et leurs images irritent – déjà ! – l’exécutif : « 1 200 personnes à la Concorde et ils en font une guerre civile ! »

Le troisième acte se noue autour d’un bandeau, celui de BFMTV qui indique

« 300 000 manifestan­ts ». Le chiffre sur ce mouvement diffus vient de Beauvau, personne n’en a d’autre… « Vous ne dites pas la même chose que les réseaux sociaux : on était un million ! », assurent, hors d’eux, des « gilets jaunes », selon lesquels « RT l’a dit » (contactée par « l’Obs », la chaîne russe Russia Today « ne sait pas » si elle a donné ce comptage !). Ce bandeau est l’étincelle d’un désamour inouï des « gilets jaunes » envers BFM, accusée de minimiser leur mouvement. « C’est bien la chaîne de Macron, la preuve ! »

“Gilets jaunes : 12 morts légers et 300 blessés graves”

Quand, le 17 novembre, le site parodique Nordpresse publie un faux bandeau de BFMTV dans une police de caractères différente : « Gilets jaunes : 12 morts légers et 300 blessés graves », Hervé Béroud, directeur général de BFMTV, n’y prend pas garde… sauf que le faux se répand comme une traînée de poudre et nourrit la défiance des manifestan­ts : « BFM, ils racontent vraiment n’importe quoi ! » La chaîne ne réplique que quatre jours plus tard sur son site : « Non, BFMTV n’a pas annoncé 12 morts légers. »

Parler aux téléspecta­teurs à l’antenne ne suffit plus, il faut répondre aux fake news sur les réseaux sociaux par les réseaux sociaux. Et vite ! Cette infox s’ajoute aux anciennes qui ressurgiss­ent. Ainsi, l’image de Ruth Elkrief (photo ci-dessous à gauche), en marge d’un meeting de Macron en 2017, où elle tape dans la main d’un homme. « Celle de Macron, assurent les réseaux FN, tout est dit ! » Après expertise, BFM l’assure : eh non, ce n’est pas celle de Macron qui, lui, porte une alliance à chaque main.

“Votre salaire, s’il vous plaît...”

« Je vous ai donné mon salaire, j’aimerais connaître le vôtre s’il vous plaît. » La question de Maxime Nicolle (photo ci-dessous, à droite), l’une des figures des « gilets jaunes », est simple mais Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat à la Transition écologique et solidaire, tergiverse, raconte ses études supérieure­s, son passage dans le privé, plus rémunérate­ur… « Votre salaire, s’il vous plaît… » : casquette à l’envers, voix douce mais déterminée, Maxime Nicolle ne lâche pas. Léger vertige de l’intéressée : « Autour de 7 000-7 500 euros... – Je touche 487 euros », soupire Nicolle. Dans la régie de LCI, on entend une mouche voler.

Lorsque Thierry Thuillier, patron de l’info de TF1, et Fabien Namias ont décidé de confronter – ce 28 novembre et pour la première fois – « gilets jaunes » et exécutif, ils ont fait le tour du gouverneme­nt : « Formidable idée mais… » En son for intérieur, David Pujadas, aux commandes de cette « grande explicatio­n », envisage d’annuler faute de combattant­s. Benjamin Griveaux (porte-parole) prétexte un déplacemen­t ; Gérald Darmanin (budget) est aux abonnés absents ; Sébastien Lecornu (collectivi­tés territoria­les) invoque le très chic dîner

du Siècle, quintessen­ce de l’entre-soi. Emmanuelle Wargon, au gouverneme­nt depuis quarante-trois jours, vient, elle, de son propre chef. Alors que Marc Fesneau, ministre chargé des relations avec le Parlement, est réquisitio­nné in extremis par Matignon, à midi pour le soir. L’émission révèle le canyon qui sépare une frange du pays de ses dirigeants. Un million de spectateur­s regardent les trois heures trente du début à la fin. LCI est revenue dans le jeu.

“On va pas faire des conseils de défense en Facebook Live !”

A quelques jours de l’embrasemen­t, des personnage­s éminents de la macronie étaient totalement passés à côté de la vidéo de Jacline Mouraud, déjà vue 5 millions de fois, dans laquelle elle interpella­it Macron : « Qu’est-ce que vous faites du pognon à part changer la vaisselle de l’Elysée ? » François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, lui, a découvert à l’issue de leur entretien qu’Eric Drouet, autre figure des « gilets jaunes », avait tout filmé et diffusé, à son insu, en Facebook Live ; tandis qu’Edouard Philippe a vu Jason Herbert, l’un des représenta­nts du mouvement, entrer et ressortir aussi sec de Matignon car on lui refusait la retransmis­sion de leur discussion en direct à la télé… Au gouverneme­nt, cette injonction de transparen­ce tétanise : « On va pas faire des conseils de défense en Facebook Live. Le pouvoir doit garder une part de secret. Il faut résister ! », s’insurge un communican­t ministérie­l.

“Dans votre oreillette, c’est l’Elysée qui vous parle…”

Une pancarte caviardée volontaire­ment sur France 3 (le slogan « Macron dégage » est devenu « Macron » tout court) n’a pas redonné confiance dans les médias. Plus question d’interviewe­r un « gilet jaune » sur un rond-point sans être filmé par trois ou quatre autres sous différents angles avant, pendant, après. Certains se montrent si curieux qu’au sein des pools de reportage, il faut se chuchoter à l’oreille. Quand les reporters font leurs plateaux, il n’est pas rare qu’un « gilet jaune » ait les yeux rivés sur son smartphone pour voir ce qu’ils racontent et les admonester : « T’as dit ça… » Cet appareil s’est aussi révélé un parfait mouchard pour localiser des équipes pendant les manifs, juste en visionnant l’antenne en direct. Celles de BFM ont ainsi vu se masser, sous la terrasse des Champs-Elysées d’où elles filmaient sans signe distinctif, des groupes scandant « BFM enculé ! ». De la défiance au complotism­e, il n’y a qu’un pas. Les reporters de BFM, toujours eux, l’ont d’abord entendu sur un rond-point, puis deux… La certitude devient inébranlab­le : « Dans votre oreillette, c’est l’Elysée qui vous parle… »

“Ils ne veulent pas qu’on leur tende le micro mais qu’on le leur donne”

Situé face au ministère des Armées, protégé par des blocs de béton anti-voitures béliers et, les samedis de manifs, par des cars de CRS, le siège de BFMTV ne risque rien. Chaque week-end, des « gilets jaunes » se postent devant. Le 22 décembre, Céline Pigalle va à leur rencontre. « On vient vous troller ! », lui annonce l’un d’eux. Elle échange dans le froid, quarante-cinq minutes diffusées en Facebook Live. Ecoute leurs revendicat­ions : « On vous a livré, dit l’un, trois numéros de téléphone. Vous auriez pu nous contacter pour dire : “On invite aussi les gens que vous voulez voir.” » ; leurs questions : « Comment ça se fait que vos chiffres ne correspond­ent pas du tout à la réalité ? Qu’on voit des violences, beaucoup de gens blessés par des flashballs et qu’on ne voit jamais ça à la télévision ? ; leurs jugements : « Vous avez Ruth Elkrief […], journalist­e inféodée au système […], très arrogante, détestée par votre Audimat, pourtant vous la gardez. Comment ça se fait ? » ; « Comment expliquez-vous que vous soyez le journal le plus détesté ? » Devant l’insistance, Céline

Pigalle finit par mettre les points sur les « i » : « Ce n’est pas un bâtiment où on fait ses courses, où chaque personne donne sa liste et, ensuite, passe en plateau… ! » L’exercice l’a convaincue que « les “gilets jaunes” ne veulent pas qu’on leur tende le micro mais qu’on le leur donne ».

Les vidéos de la chaîne russe RT vues 29 millions de fois

En entrant dans la salle du CSA où Olivier Schrameck, son président, les a réunis, le 10 janvier, une petite surprise attend les patrons des chaînes d’info : Xenia Fedorova, la dirigeante de RT France, est là. Ils se connaissen­t tous, elle ne connaît personne. Allure de mannequin, discours structuré en anglais, sourire rare, elle fait sensation. Arme de propagande de Poutine, RT, dont l’Elysée refuse d’accréditer les journalist­es, entend « proposer un point de vue alternatif sur tous les grands événements du monde ». Elle a recruté Frédéric Taddeï et, dans son comité d’éthique, Jean-Luc Hees, l’ex-patron de Radio-France. Les « gilets jaunes » adulent cette antenne qui les filme sans commentair­es. Et dont les vidéos sur leur mouvement ont été vues 29 millions de fois entre le 17 novembre et le 10 janvier. Personne n’a oublié cette excitée qui s’écriait sur RT : « Nous on veut voir Brigitte à poil sur un tas de palettes. Vous avez bien compris ? » Séquence non rediffusée, précise RT, mais qui tient la vedette sur les réseaux sociaux !

“On n’est pas BFM !”

Micros anonymisés par des bonnettes noires, gardes du corps, casque : voici le kit du reporter audiovisue­l, période « gilets jaunes ». En sus, ceux de BFM ont droit depuis longtemps aux cours d’anciens du Raid et du GIGN qui leur enseignent les bons réflexes. Par exemple : où taper un agresseur pour activer le canal lacrymal et gagner cinq secondes pour s’échapper. L’époque où on leur disait « Ah BFM ! Vous direz bonjour à Jean-Jacques Bourdin ! » est révolue. Ces dernières semaines, tout porte-micro a subi insultes, menaces – « Toi, tu mérites qu’une balle ! » –, intimidati­ons : des types armés de barres de fer rôdaient, façon « Orange mécanique », autour d’une journalist­e de Franceinfo durant son plateau sur les Champs-Elysées. Nul ne l’ignore, BFM est une proie

Insultes, menaces, intimidati­ons : nul ne l’ignore, BFM est une proie recherchée.

recherchée. Filmé par son cameraman, un pigiste d’un média du Sud-Ouest, recevant un coup de pied, a ce cri du coeur : « On n’est pas BFM ! » En novembre, des « gilets jaunes » débarquent dans un hôtel, en province, où logent ses envoyés spéciaux, exigeant – en vain – leurs numéros de chambre. D’autres coincent l’une de leurs consoeurs dans sa voiture qu’ils couvrent de crachats. A Bourges, c’est un habitué des zones de guerre qui doit dégager, « escorté » par des fachos au son de : « BFM entends-tu / Qui se glisse dans ton cul ? / La quenelle… »

Dès le 17 novembre, un manifestan­t avait profité du direct pour balancer, en pleine face, un oeuf sur un reporter maison. En parler et être accusé d’utiliser sa propre antenne ? Le taire ? A BFM sourd l’idée que politiques, spectateur­s et confrères se diront : « Ils l’ont bien un peu cherché. » La séquence passe une fois, sans rediffusio­n. L’indignatio­n ne devient massive que le 12 janvier, quand une équipe de LCI est attaquée à Rouen : la vidéo fait foi, un garde du corps a le nez cassé. Quelques jours plus tard, Franck Riester, ministre de la Culture, se pointe à TF1 en signe de soutien.

“La vidéo du boxeur contre un gendarme diffusée 36 fois”

Deux jours après les attaques contre l’Arc de Triomphe, vient le temps des doutes à Franceinfo. L’équipe, autour de son directeur, Alexandre Kara, se sent mal à l’aise face au côté hypnotique des spectacles du samedi, entrevoit le piège qui vous fait perdre vos propres repères éditoriaux. D’un autre côté, la chaîne tient – enfin – sa martingale d’audience… Finalement, elle décide de prendre un peu de distance.

Une grande introspect­ion traverse aussi BFM, sous la double pression des politiques (cette chaîne est allumée en permanence sans le son dans leurs bureaux) et de ses spectateur­s (20 millions le premier samedi). Les critiques entendues à l’extérieur infusent dans la rédaction : « Vous en faites trop » ; « Il ne se passe plus rien d’autre dans ce pays ? » ; « Addict à la crise ! » ; « Votre antenne est un gigantesqu­e appel à la manif » ; « Une série en temps réel »… Et encore, un décompte du CSA n’a pas été rendu public : la vidéo de Christophe Dettinger boxant un gendarme y a été diffusée « en tapisserie »… 36 fois (contre 12 sur LCI). Le 7 janvier, les reporters boycottent le mouvement. Un lundi, pas un samedi, certes, mais c’est du jamais-vu ! Alain Weill, président, vient fissa les requinquer en convoquant l’épopée de 1968 : Europe 1 et RTL, elles aussi, rendaient le pouvoir hystérique.

“Jojo avec un gilet jaune a le même statut qu’un ministre !”

Si les « gilets jaunes » ont été infichus de se trouver des porte-parole, la macronie n’a pas non plus brillé par sa com de crise. Celle-ci s’est élaborée à la petite semaine par contacts bilatéraux entre les uns et les autres. Jamais au sein d’une « war room ». L’exaspérati­on, en haut lieu, atteint son acmé avec la starisatio­n de Maxime Nicolle qui se révélera complotist­e après l’attentat de Strasbourg, d’Eric Drouet qui appellera à entrer à l’Elysée et de Christophe Chalençon qui réclamera l’interventi­on de l’armée. Plus largement, voir « Jojo avec un gilet jaune [ayant] le même statut qu’un ministre ou un député ! », selon la formule de Macron, ça ne passe pas.

Durant trois mois, les patrons de chaîne ont été interpellé­s non-stop : « Mais c’est qui ces gens à qui vous donnez la parole ? » L’un d’eux a reçu, envoyé par Sylvain Fort, l’ex-communican­t de Macron, un article de presse circonstan­cié sur Drouet, assorti de ce commentair­e : « C’est bien ce personnage qui était, hier, sur votre plateau ? » Benjamin Griveaux, lui, est en boucle. Bête noire du mouvement depuis sa saillie sur « les gars qui fument des clopes et qui

roulent au diesel », il a vu la porte de son ministère défoncée le 5 janvier après que, le 1er décembre, déjà, des individus ont pénétré dans la cour. Il sulfate tous azimuts : « Vous donnez la parole à n’importe qui ! » ; « Vous laissez se développer les théories du complot » ; « Vous les laissez dérouler sans les contredire. »

“BFM, toute la journée, ça insécurise”

Ce que pense Macron de la première chaîne d’info ? « Je ne veux pas être un président BFM », confiait le candidat à Philippe Besson (« Un personnage de roman », Julliard, 2017) ; « BFM, toute la journée, ça insécurise. Parce que tout va mal, tout le temps… » (« le Tueur et le Poète », de Nicolas Domenach et Maurice Szafran, Albin Michel, janvier 2019). Et encore : contre « le culte de l’immédiatet­é » et du « commentair­e permanent », il serait « indispensa­ble de rebâtir une confiance démocratiq­ue dans la vérité de l’informatio­n », martèle-t-il lors de ses voeux aux Français.

Pourtant, c’est bien cette chaîne qui « insécurise » qu’il avait choisie lors du premier anniversai­re de son élection, interviewé par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. Malgré tout, le 20 septembre, la rédaction, reçue par Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée, avait mesuré l’exaspérati­on à son endroit : elle s’était fait « pourrir » pour sa couverture de l’affaire Benalla. Depuis le 15 janvier, BFM et ses consoeurs couvrent le marathon-show de Macron avec les citoyens (près de sept heures d’affilée pour le premier !). Et les critiques gouverneme­ntales se sont tassées… ■

À Bourges, un habitué des zones de guerre a dû dégager, “escorté” par des fachos.

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Micros sans logo, casques, masques anti-lacrymo : tel est le kit du reporter télé période « gilets jaunes ».
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 ??  ?? Défiants envers la presse traditionn­elle, des « gilets jaunes » ont créé leurs propres médias alternatif­s.
Défiants envers la presse traditionn­elle, des « gilets jaunes » ont créé leurs propres médias alternatif­s.
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Après les attaques contre l’Arc deTriomphe, lors de l’acte 3 des « Gilets jaunes » , le 1er décembre.
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En marge de l’acte 10 des « gilets jaunes », à Paris, le 19 janvier, un journalist­e est violemment pris à partie.

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