Apprentis entrepreneurs
Pour ceux qui ont l’esprit start-up, certaines écoles prévoient un accompagnement à la création d’entreprise dès la première année d’études
Diane Lenne a créé sa start-up d’apprentissage entre pairs, baptisée We Are Peers, alors qu’elle menait ses études à l’EM Lyon. Cette toute jeune société a tout de suite suscité l’intérêt de grandes entreprises et d’autres établissements, et a généré du chiffre d’affaires rapidement. Fraîchement diplômée, la jeune femme est venue la présenter aux promotions qui intégraient son ancienne école : succès garanti pour cette entrepreneuse dont le rêve est devenu réalité. De fait, « l’appétence pour l’entrepreneuriat croît depuis plusieurs années, constate Jean-Michel Ledru, directeur d’Edhec Entrepreneurs. De plus en plus d’étudiants viennent nous voir dès la première année de leur cursus avec une idée d’entreprise à créer. » Les écoles ont su se saisir de cet engouement. Que ce soit en programme bachelor ou grande école, il existe au minimum des cours de sensibilisation à l’entrepreneuriat, et généralement des spécialités proposées sur le sujet. A l’Edhec, par exemple, un M2 Entrepreneurship et Innovation fait salle comble depuis dix ans. Une « start-up Boost » a été mise en place pour les étudiants en première et deuxième année (prémaster et M1), avec un accompagnement et des formations sur les compétences nécessaires en marketing, droit, finance, pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. De plus en plus d’écoles – HEC, Essec, ESCP Europe, EM Lyon, Grenoble Ecole de Management, Toulouse Business School, EM Normandie… – ont aussi installé en leur sein des incubateurs, qui fournissent hébergement, conseils et accompagnement aux aspirants entrepreneurs. Certaines, telle que Neoma, vont même jusqu’à créer leur propre « accélérateur », le stade suivant dans le développement d’une société.
Il ne s’agit pas toujours de créer une entreprise stricto sensu. Dans la Makers Project Factory de l’EM Lyon, les étudiants ont l’opportunité de développer une idée: de société, d’association, de projet humanitaire… « Nous préparons les entrepreneurs du xxie siècle, qui ont une vision plus large que celle de l’entreprise au sens étroit du terme », explique Nathalie Hector, directrice du programme Grande école.
L’intrapreneuriat – c’est-à-dire la possibilité de porter des projets innovants à
l’intérieur d’une structure – et plus généralement tout ce qui permet aux étudiants de s’approcher le plus près possible de la gestion de projet en entreprise sont des modules plébiscités. Comme si les élèves avaient hâte de plonger enfin dans la réalité du monde des affaires.