Un Pulitzer à gags
LES TRIBULATIONS D’ARTHUR MINEUR, PAR ANDREW SEAN GREER, TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR GILBERT COHEN-SOLAL, JACQUELINE CHAMBON, 252 P., 22 EUROS.
Quel vent de folie a soufflé, l’année dernière, sur l’esprit des jurés du prestigieux Pulitzer ? Le nouveau roman d’Andrew Sean Greer (photo), qu’ils ont choisi de couronner, est improbable, inattendu, farceur, loufoque. Un écrivain raté, qui enchaîne les liaisons homosexuelles, décide de fuir San Francisco pour ne pas se sentir obligé de répondre présent au mariage de Freddy Pelu, son ex-petit ami. Partir, mais où ? Heureusement, plusieurs invitations traînent dans ses tiroirs : Arthur Mineur doit interviewer un confrère à New York, donner une conférence à Mexico, recevoir un prix à Turin, donner un cours à l’Université libre de Berlin, participer à une excursion dans le Sahara, où il fêtera son entrée dans le clan des quinquagénaires, finir un livre en Inde où il est attendu dans un resort cinq étoiles. Allez vous plaindre, après ça, messieurs les écrivains ! Bourré de gags (certains très bons), le roman d’Andrew Sean Greer enchaîne les rebondissements d’un continent à l’autre. La morale de l’histoire ? Profitez de toutes les situations, ce qui, dans la langue de l’auteur, s’écrit : « A propos, pour information : le bonheur, c’est pas des conneries. »