L'Obs

Trop bon !

Le lundi, c’est raviolis… chinois !

- Par MINA SOUNDIRAM

C’est à s’emmêler les baguettes ! Jiaozi, shui jiao, xia long bao, won ton, sheng jian bao… La liste est aussi longue que la Grande Muraille de Chine, pays dont sont originaire­s ces petites bouchées regroupées sous l’appellatio­n dim sum. « Dans mon pays, il existe plus de 200 sortes et 1 000 combinaiso­ns di érentes de raviolis selon les pâtes, les farces et les cuissons », explique Jun Liu, originaire de Shanghai et propriétai­re de la première échoppe parisienne de sheng jian bao, fusion entre un gyoza grillé, légèrement caramélisé à la base, et un xiao long bao, un proche cousin originaire de Shanghai.

En Chine, on retrouve la trace des raviolis dans des livres de l’époque des Trois Royaumes (220-280), mais c’est pendant la dynastie Tang (618-907) qu’ils sont devenus populaires. Aujourd’hui, le ravioli est l’un des principaux plats du Nouvel An chinois, symbolisan­t le changement d’année et la bonne fortune.

Si le Japon a déjà conquis les gourmets avec ses fameux gyozas, la cuisine chinoise s’a ranchit tout juste des codes « boui-boui » pour se hisser sur le devant de la scène gastronomi­que française. A Paris, les échoppes à raviolis se multiplien­t. Dernières en date: Petit Bao, dont la cuisson vapeur des xiao long bao (raviolis de la famille des bao, ces chaussons garnis) enveloppe d’une buée ouatée la grande salle rue Saint-Denis, dans le 2e arrondisse­ment, et Jixiao’s Buns, de Jun Liu, dans le quartier de Beaubourg. « Dans les années 1920, les “sheng jian bao” étaient vendus dans les salons de thés de Shanghai et appréciées au petit déjeuner par les travailleu­rs chinois, explique Jun Liu. Aujourd’hui, ils sont devenus l’emblème de la “street food” shanghaien­ne. » Afin d’obtenir un socle croquant et légèrement caramélisé, ces pâtes dodues à la farine de blé sont fourrées à la viande de porc ou aux légumes, avant d’être cuites à la vapeur, puis frites. Comme elles contiennen­t un bouillon chaud, on les « slurpe » généraleme­nt à la paille avant de les avaler, pour éviter la catastroph­e.

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