L’OCDE, le FMI et la Banque mondiale se coordonnent
P our la première fois, trois femmes dirigent les départements d’économie des plus grandes institutions internationales : le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’OCDE. Ensemble, elles pilotent le travail de plus de cinq cents chercheurs. Gita Gopinath (photo,
à gauche), universitaire née dans le sud de l’Inde, est devenue chef économiste du FMI en janvier. Elle a rejoint Pinelopi Goldberg (au
centre), une Gréco-Américaine, qui occupe ce poste à la Banque mondiale depuis avril 2018, et Laurence Boone (à droite), leur homologue à l’OCDE (l’organisation chargée d’aider les pays développés à coordonner leurs politiques économiques) depuis juillet. Elles se sont rencontrées toutes les trois pour un dîner à Washington – où sont les sièges de la Banque mondiale et du FMI – le 31 janvier. Une première. Elles ont un objectif : mieux coordonner l’action de recherche des trois institutions les plus influentes de la planète en matière de définition et de coordination des politiques économiques. Car le défi qu’elles ont à relever est des plus compliqués : quels conseils donner aux gouvernements quand la croissance mondiale ralentit brutalement, que les grandes puissances sont au bord de la guerre commerciale, que les inégalités déstabilisent les démocraties, que le Brexit s’annonce chaotique et que l’Afrique surendettée subit la fin du boom des matières premières ? Les vieilles recettes – plans d’austérité ou de relance – sont de plus en plus contestées ou insuffisantes. A ce trio d’inventer les politiques du xixe siècle.