L’Europe démunie
Une fois de plus l’Europe se retrouve dans une position inconfortable. Là revoilà victime collatérale. Cette fois nous subissons directement les effets de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Ces deux grandes puissances vont se mettre d’accord, même si elles sont entrées dans une guerre sans merci pour le leadership mondial. L’accord n’est pas encore signé mais Donald Trump s’est déjà retourné vers l’Union européenne ou, plutôt, contre l’Union européenne, accusée de tous les maux. Un pays est particulièrement dans son viseur : l’Allemagne. Il est vrai que compte tenu de nos performances à l’export, la France n’effraie pas grand monde, et, privilège du cancre, personne ne nous effraie vraiment : on ne peut pas taxer les importations françaises aux Etats-Unis tant elles sont marginales. Trump s’en prend à l’automobile européenne, donc à l’automobile allemande, avec des menaces auxquelles l’Europe ne peut pas répondre. Nous sommes désunis. Et nous n’avons pas de vrais moyens de rétorsion. L’Allemagne va tenter d’apaiser les explosions de colère de Trump mais Angela Merkel a de moins en moins envie, en cette fin de règne, de faire des concessions. L’affrontement est donc inéluctable. Un affrontement totalement inégal. Une bataille perdue d’avance pour l’Europe, une fois de plus prise en otage entre deux superpuissances qui se livrent une guerre. Cette fois, maigre consolation, ce n’est qu’une guerre économique.