L'Obs

Prudence et clairvoyan­ce

Une sécurité du capital, mais pour un rendement limité… et inférieur à l’inflation ! Pas question de snober les livrets, mais sans en abuser

- L. S.

Placer risque dans une constitue partie des produits de une ses opportunit­é liquidités sans mieux rare. vaut « Par toujours précaution, loger dans ces placements entre trois et quatre mois de revenu mensuel. Cela permet de se constituer un matelas de sécurité en cas de dépenses imprévues », Prin, directeur marketing de Boursorama Banque. Car l’autre atout phare de cette famille de placements, c’est sa liquidité quasi immédiate. «_On peut y piocher à volonté, de façon partielle ou totale_», ajoute-t-il. Même si le taux du livret_A va rester bloqué, jusqu’en 2020, à 0,75%, sa performanc­e reste honorable, compte tenu de l’environnem­ent général et des performanc­es aléatoires d’autres produits d’épargne. Il faut dire que ce placement, qui vient de fêter ses 200_ans, o_ re une rémunérati­on garantie et nette d’impôt. Avec 10,08_milliards d’euros en 2018, sa collecte ne faiblit pas et reste en ligne avec celle de 2017. « Les flux restent toujours aussi significat­ifs », constate Alain Tourdjman, du groupe BPCE.

Plus fourmis que cigales, les Français l’an passé, accru leur effort d’épargne et choisi d’investir une grande partie de leurs économies dans ce support. « Traditionn­ellement, dans les périodes di ciles et agitées, les ménages ont le réflexe de mettre plus d’argent de côté dans des supports protégés. Et, bien sûr, le livret A est la valeur refuge par excellence », commente Philippe Crevel, de Lorello Ecodata. Avec le reflux a-4nnoncé de l’inflation en 2019, son rendement réel devrait mécaniquem­ent

s’améliorer et le rendre un peu plus attrayant.

Le livret A et le livret de développem­ent durable et solidaire (LDDS) sont donc imbattable­s dans leur catégorie. Actuelleme­nt, ils rapportent quasiment trois fois plus que les livrets bancaires, plombés par des taux d’intérêt éternellem­ent bas et par la fiscalité (la « flat tax » à 30%). Pour mémoire, ces ex-« super livrets » ont complèteme­nt perdu de leur superbe. Entre février 2014 et 2018, leur rémunérati­on moyenne a fondu, passant de 1,22% à 0,26% brut (chi res dont il faut encore retrancher la fiscalité). Il est malgré tout possible de tirer parti de certaines périodes de promotion sur ces livrets, notamment quand on

dispose d’abondantes liquidités à placer dans un court laps de temps. Selon le site Panorabanq­ues, les meilleurs taux boostés du moment sont les suivants : 3,10% chez PSA Banque ; 3% chez My Money Bank, ING Direct et CIC ; 2,5% chez Fortuneo et 2% chez Bforbank. Cet affichage ne doit pas pour autant faire tourner les têtes : ces rémunérati­ons vitaminées sont servies pendant un temps réduit – de deux à trois mois au maximum –, portent en général sur un montant de dépôt limité (de 15 000 à 100 000 euros) et sont imposables. Après cette période « hors norme » ou au-delà de ce plafond, ce sont les taux standards qui s’appliquent, comprimés dans une fourchette de 0,05% à 1%.

Reste qu’abuser des placements de court terme pour y loger tout ou partie de son épargne serait une erreur. Ce n’est pas avec eux que l’on préserve – et encore moins que l’on fait fructifier – son capital.

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