Mais où est passée l’inflation ?
C’est l’un des mystères actuels de l’économie. Un mystère qui alimente débats et discussions entre spécialistes, mais aussi au sein des banques centrales et des institutions financières mondiales. Un mystère qui a un impact majeur sur notre argent : l’inflation. Ou plutôt son absence. Après un petit sursaut en 2017, l’inflation retombe. L’objectif des 2%, graal des banques centrales, s’éloigne de nouveau. Malgré le plein-emploi dans une multitude de pays développés (Etats-Unis, Allemagne, Japon…). Malgré dix ans de taux d’intérêt bas, nuls ou négatifs et d’injections phénoménales de liquidité. Malgré un rebond significatif des matières premières et en particulier du pétrole. Rien n’y fait. L’inflation s’écrase de nouveau. Entraînant un nouveau mouvement de baisse des taux : la masse d’emprunts d’Etat à taux négatifs a progressé de près de 25% en six mois. La désinflation n’est donc pas simplement conjoncturelle. C’est une tendance structurelle. Lourde. Trois facteurs d’explication me semblent pertinents : la démographie, la technologie, la sociologie. La démographie avec le vieillissement de la population, fortement déflationniste. La technologie avec une progression de la productivité qu’on a du mal à apprécier. La sociologie avec les changements de comportement des millennials et l’attrait pour une déconsommation sur fond de préoccupation environnementale. Vastes sujets ! L’inflation n’a pas fini de nous étonner.