HOMECOMING (SAISON 2) SÉRIE AMÉRICAINE DE SAM ESMAIL, ELI HOROWITZ, MICAH BLOOMBERG (2020)
Avec Janelle Monáe, Stephan James, Hong Chau. Dix épisodes de 30 minutes. DISPONIBLE SUR AMAZON PRIME VIDEO À PARTIR DU 22 MAI
Syndrome de stress posttraumatique, méchant complot et grosse pression au boulot… Sur le papier, qui aurait parié que « Homecoming » serait la plus ludique des séries du moment ? Réalisée par Sam Esmail, père de la très racée « Mr. Robot », d’après le podcast éponyme d’Eli Horowitz et Micah Bloomberg, la première saison était un ravissement pour l’oeil et pour l’esprit.
Une réinvention enchanteresse des grands films paranos, illuminée par Julia Roberts dans le rôle de Heidi Bergman, une assistante sociale engagée dans un très pimpant centre de réadaptation pour vétérans. Le programme intensif qui leur est proposé pour effacer leurs traumatismes s’avère aussi bienveillant qu’une expérience du Docteur Mabuse. Ponctuée d’une délicieuse ironie et jouant avec volupté toute la gamme du rétro
– des split-screens jusqu’à la bande-son –, « Homecoming » s’amuse de sa myriade de références – on savoure ce pélican dont la présence bruyante exaspère Heidi/Julia Roberts, jadis prise au piège de « l’Affaire Pélican »… Si cette saison 2, portée cette fois par la chanteuse et comédienne Janelle Monáe, n’a plus le même effet de surprise, les sept épisodes transmis à la presse ont cependant l’intelligence de choyer la romance, au coeur du thriller, et de poursuivre une émouvante réflexion sur ces souvenirs qui nous lestent et nous fondent, face à la logique de rentabilisation. La jolie signature de fin d’épisodes – les images continuent de défiler sur le générique – sonne d’ailleurs comme un pied de nez au binge-watching promu par les plateformes, une façon de prolonger la persistance rétinienne et d’offrir au téléspectateur un peu plus de place pour la rêverie et la réminiscence.