“POIRE ET CAHUÈTES”
“Bullshit jobs contre premiers de corvée : le travail dans le monde d’après”, par Hélène Decommer et Jean-Laurent Cassely (16 min) Slate.fr
La pandémie de coronavirus a révélé le rôle essentiel des travailleurs de la société de service jusque-là « invisibles et méprisés ». Ce passionnant podcast s’interroge sur la manière dont nous jugeons l’utilité de notre job ainsi que celui des autres et sur la façon dont cette crise sanitaire transformera le monde du travail demain. Il examine trois situations : les salariés en chômage partiel ou total, en télétravail – qui concerne 30 % des actifs dont 66 % de cadres – et les travailleurs en première ligne. Dans une note pour la Fondation JeanJaurès, Denis Maillard, spécialiste des relations sociales, pointe « l’improbable reconnaissance du “back office” de la société de service », ces salariés qui risquent leur vie pour maintenir le pays à flot. La France a découvert ces « héros du quotidien » : éboueurs, transporteurs, livreurs, caissières, aides-soignantes… « Cette classe de service qu’on a commencé à entrevoir avec les “gilets jaunes” nous apparaît en toute lumière », explique-t-il. L’après-confinement devrait faire remonter des revendications sociales de la part de ces corps de métier qui réclament respect et reconnaissance. Loin de ce que l’anthropologue américain David Graeber a appelé des bullshit jobs. Ces « métiers à la con » qu’on pensait pouvoir faire disparaître sans effet immédiat sur le fonctionnement social.