Ronds ou carrés?
A San Francisco, dans le Dolores Park, des cercles ont été peints sur les pelouses pour mettre en pratique la distanciation physique. Dans le petit périmètre qui leur est dévolu, les gens piqueniquent, jouent au foot ou jonglent et profitent du soleil. Dans la ville, avec les beaux jours, quatre parcs ont été ainsi aménagés. Mais, grâce à mon drone, j’ai pu photographier le même jour une tout autre distanciation sociale. A San Francisco, avec l’épidémie de Covid-19, jamais les homeless, les sans-domicile fixe, n’ont été si nombreux. Cette population marginalisée est particulièrement exposée au virus et constitue un des foyers d’infection. Les autorités ont aménagé des campements où des espaces sont peints sur le sol. J’ai photographié ce parking pour les homeless, tout près de l’hôtel de ville. Ainsi, à quelques miles de distance, des Américains profitent du soleil dans des ronds. Tandis que d’autres, contraints de vivre dans la rue, dorment dans des carrés. Ils n’ont en commun que d’obéir à l’obligation de se tenir éloignés les uns des autres.