L'Obs

WOODY DANS LE TEXTE

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Sur Mia Farrow

« Elle adoptait des enfants comme au marché […] Elle aimait surtout le mécanisme de l’adoption, c’était pour elle une excitation comme quelqu’un qui s’achète un nouveau jouet ; elle s’enorgueill­issait de cette réputation de sainte, de l’image publique favorable que cela lui donnait mais élever les enfants ne l’intéressai­t pas et elle ne s’occupait pas vraiment d’eux… Il n’y a rien d’étonnant à ce que deux de ses enfants adoptés se soient suicidés et qu’un troisième y ait songé sérieuseme­nt. N’oublions pas non plus qu’une de ses filles, un être exquis, lutta après la révélation de sa séropositi­vité jusqu’à plus de 30 ans et qu’elle fut abandonnée par Mia qui la laissa mourir seule du sida dans un hôpital par un matin de Noël […].

A en croire le témoignage de Moses, corroboré par Judy, la gouvernant­e, et Sandy, la baby-sitter, elle forçait Thaddeus à porter de lourdes attelles en métal pour apparaître en public plutôt que d’autres en plastique plus légères, parce que ces dernières pouvaient se porter sous le pantalon et que les photograph­es de presse ne les auraient pas remarquées : Mia voulait que nul n’ignore qu’elle avait adopté des enfants handicapés. C’est ce même Thaddeus qu’elle avait enfermé une fois dans l’abri de jardin durant toute une nuit. Peut-on s’étonner qu’il se soit suicidé avec une arme à feu à dix minutes de chez sa mère ? »

A propos de l’agression qu’il aurait commise sur sa fille adoptive Dylan

« D’un bout à l’autre, c’était pure invention. […] L’absence de logique me paraît déterminan­te. Je veux dire que cela n’a aucun sens de penser qu’un homme de 57 ans qui n’a jamais été accusé du moindre geste déplacé de sa vie, alors qu’il se trouve en plein contentieu­x éminemment public pour obtenir un droit de garde, ait pris sa voiture pour se trouver dans l’environnem­ent hostile de la maison de campagne d’une femme qui le déteste au plus haut point, entouré de gens qui ont épousé la cause de la plaignante, et que cet homme qui vit sur un petit nuage parce qu’il vient de rencontrer le véritable amour de sa vie, une femme qu’il allait épouser et avec laquelle il fonderait une famille, choisisse brusquemen­t ce moment et ce lieu pour se livrer à une agression sexuelle sur sa fille de 7 ans qu’il adore. Cela défie le sens commun.

Surtout parce que j’avais souvent été seul avec Dylan dans mon appartemen­t au fil des ans et que, si j’avais effectivem­ent été un monstre, j’aurais eu alors toute latitude pour agir comme tel.

Néanmoins on peut comprendre que la femme furieuse qui avait annoncé qu’elle voulait me prendre ma fille et avait échafaudé un plan pire que la mort pour moi ait eu recours au cliché le plus éculé dans les conflits parentaux en accusant son conjoint d’avoir porté atteinte à l’enfant. »

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