LA TRAQUE PAR YOON SUNG-HYUN
Thriller sud-coréen, avec
Lee Je-hoon, Choi Woo-Sik,
Ahn Jae-hong (2h14). Disponible en SVOD sur Netflix.
Dans une Corée ravagée par un krach économique, trois petites frappes, amis d’enfance, braquent un casino clandestin appartenant à la mafia pour s’offrir des jours meilleurs à Taïwan. Mais, à trop vouloir le paradis, c’est en enfer qu’on atterrit. Proverbiale morale de film noir que celui-ci ne prétend guère révolutionner, son ancrage dans une ville dystopique aux airs de no man’s land, baignée par des néons fluo, n’ayant d’autre intérêt que décoratif. Tout ici tient sur la mise en scène et le suspense. Il suffit à Yoon Sung-hyun d’un parking, d’une bagnole et de tout ce que le hors-champ suggère pour nous scotcher dix minutes à notre fauteuil.
Il y a trois scènes de cet acabit dans ce thriller coréen trop long, au scénario flottant, jamais meilleur que lorsqu’il se réduit à sa dimension « Terminator » de pure chasse à l’homme.
Il est d’ailleurs intéressant de comparer cette « Traque » au précédent (et premier) long-métrage de Yoon Sunghyun, « la Frappe » (2010), drame remarquable sur un père enquêtant autour de la mort de son fils lycéen, encensé à sa sortie par Bong Joon-ho (« Parasite »). Dans
« la Traque », on retrouve l’intérêt de son réalisateur pour les histoires de jeunesse et d’amitié brisées par la violence, moins la singularité de son regard, troquée ici pour une efficacité d’entertainer. Ces qualités suffisent à placer le film sur le haut du panier de l’offre cinéma de Netflix.