Merci l’euro!
Ceux qui comme moi ont connu la vie avant l’euro peuvent facilement imaginer dans quelle situation nous serions aujourd’hui sans la monnaie unique. Du fait de la crise du coronavirus, le franc aurait été attaqué. Avec un enchaînement de dévaluations spectaculaires face à une monnaie allemande renforcée par la bonne maîtrise des crises sanitaire et économique outre-Rhin. La Banque de France n’aurait pas eu d’autre choix que de relever les taux d’intérêt au-dessus de 10% afin de défendre notre monnaie. Une hausse dévastatrice pour le coût de notre dette abyssale, qui aurait provoqué une récession durable et sans précédent. Mais, heureusement, l’euro nous protège. Et l’Europe, que beaucoup sont si prompts à critiquer, a réagi à la crise avec une rapidité et une puissance de feu inimaginables. La proposition de la Commission européenne d’emprunter 750 milliards d’euros pour soutenir les pays de l’Union en difficulté est historique, d’autant plus qu’une large part de ces fonds seront donnés, sous forme de subventions, et non prêtés. Contrairement à la période post-crises de 2008 et 2009, l’Allemagne est à la pointe de la relance européenne. Elle a, en plus, laissé carte blanche à la BCE pour soutenir les Etats membres en rachetant leurs dettes ainsi que celle des entreprises, sans aucune limite. La réponse de l’Union est aussi spectaculaire que la crise que nous vivons. La construction européenne en sort renforcée. La France peut remercier l’Allemagne sans qui toutes ces mesures d’urgence n’auraient jamais pu être adoptées.