LES OPTIONS LE DRIAN ET FERRAND
Alors que de plus en plus de voix au sein de la majorité appellent à un virage social, qui de mieux qu’un ex-socialiste pour l’incarner ? Justement, Emmanuel Macron en compte deux, de poids, dans son entourage : le ministre des A aires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Les deux hommes, qui s’apprécient, ont aussi en commun d’être deux piliers de la macronie en Bretagne. Ils ont d’ailleurs pesé de concert pour obtenir du chef de l’Etat la réouverture des plages dès le 11 mai, contre l’avis d’Edouard Philippe. Une preuve anecdotique mais supplémentaire, aux yeux de certains, qu’ils représenteraient une di érence de style et de fond s’ils devaient devenir Premier ministre en lieu et place de l’actuel locataire de Matignon. Ils ne ménagent jamais leur peine pour pousser leurs idées. Quand l’ancien président de la région Bretagne lance son mouvement des Progressistes bretons, aussi appelé Breizh Lab, le titulaire du perchoir de l’Assemblée nationale multiplie les interviews et publie un « Petit traité républicain à l’usage des démocrates ». Mais ils charrient aussi leur lot d’inconvénients. Le doyen du gouvernement (72 ans) a-t-il su samment d’envie, et de goût pour les sujets économiques, pour diriger le pays en ces temps de crise qui se profilent ? La mise en examen pour prise illégale d’intérêts de l’ancien directeur général des Mutuelles de Bretagne n’est-elle pas également éliminatoire ? « De toute manière, Emmanuel Macron n’a aucun intérêt à nommer un mec de gauche, alors que la présidentielle de 2022 se jouera à droite », tranche un conseiller.