UNE COLÈRE SANS FIN
1965. Quartier de Watts, Los Angeles. L’arrestation musclée d’un automobiliste noir par la police de L.A., réputée pour son racisme et sa brutalité, débouche sur six journées de fureur : 34 morts et le début d’une série d’étés ponctués d’émeutes. La première grande crise publique déclenchée par la ségrégation persistant dans un pays où tous les Américains, quelle que soit leur origine, avaient combattu côte à côte en 1940-45.
1968. Memphis. L’assassinat de Martin Luther King provoque, dans 110 villes, la plus grosse vague de révolte depuis la guerre de Sécession (plus de 40 morts). « Nous voyons des villes enveloppées dans la fumée et les flammes », dit Richard Nixon à la convention républicaine. En axant sa campagne sur « la loi et l’ordre », il gagne l’élection présidentielle de novembre.
1992. Los Angeles. L’acquittement de quatre policiers accusés d’avoir passé à tabac Rodney King met le feu aux poudres. Très violentes, les émeutes durent six jours et feront 64 morts. Bill Clinton, candidat à la MaisonBlanche, adopte un ton sympathique et ferme à la fois qui lui réussira lors de l’élection de novembre : « Dur contre le crime et bon pour les droits civiques. » 2014-2015. Ferguson (Missouri).
La révolte commence le 10 août 2014, au lendemain de la mort de Michael Brown, tué par un policier.
Les émeutes s’étendent et se poursuivent tout au long de l’année et la suivante. Elles donneront naissance au mouvement Black Lives Matter. Barack Obama regrettera a posteriori ses premières réactions, trop fades.
Mai 2020. Minneapolis. Interpellé pour un délit mineur, George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, meurt étou é sous le genou du policier Derek Chauvin.