L'Obs

COMMENT IL “GÈRE” LE CORONAVIRU­S

- P. R.

A mi-chemin de son troisième mandat, Viktor Orbán est le plus ancien leader de l’Union européenne après Angela Merkel : il a célébré vendredi son dixième anniversai­re à la tête de la Hongrie.

Et il ne cesse de conforter son pouvoir d’année en année. Il n’hésite pas à affaiblir les acteurs qui pourraient le contester : la presse, les ONG internatio­nales (qualifiées d’agents étrangers), les théâtres… Il a chassé de Budapest l’université fondée par George Soros, son ennemi juré. Il a fait nommer des juges sûrs à la Cour constituti­onnelle. Viktor Orbán est accusé par son opposition d’avoir profité de la pandémie du coronaviru­s pour renforcer encore ce pouvoir, notamment à travers une loi d’état d’urgence musclée (elle doit être suspendue le 20 juin). Les pouvoirs des municipali­tés (souvent d’opposition, comme à Budapest) ont été réduits ; les financemen­ts des partis, diminués de moitié ;

150 entreprise­s jugées stratégiqu­es dans la lutte contre le Covid ont été mises sous contrôle militaire (ainsi que les hôpitaux) ; et la publicatio­n d’informatio­ns contraires à la réussite du plan sanitaire a été rendue passible de cinq ans de prison. Viktor Orbán a eu droit à des mises en garde du Parlement de l’UE et de la Commission, qui ont jugé ces mesures « incompatib­les avec les valeurs européenne­s ». Il s’est agacé des critiques des « geignards européens ».

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