L'Obs

Dépenser mieux

- M. F.

Notre endettemen­t va exploser. Il faudra probableme­nt emprunter 30 % de notre PIB pour financer la relance de l’économie française. C’est un montant spectacula­ire. Mais nous allons pouvoir le faire dans des conditions optimales grâce au soutien de la BCE et, en particulie­r, de la garantie de fait de l’Allemagne. Cette tranche supplément­aire de dette ne doit pas nous inquiéter. On peut même imaginer qu’on la transforme en dette perpétuell­e ou qu’on annule purement et simplement dans quelques années la part détenue par la Banque centrale. Si tous les grands pays développés et la Chine le font conjointem­ent, l’impact devrait être marginal. Une perte pour les banques centrales compensée à l’euro près par un gain dans les finances de l’Etat. Une opération blanche. Non, ce qui est inquiétant, c’est l’endettemen­t initial précoronav­irus. Et sa progressio­n, qui va devenir structurel­le si nous continuons à promettre de distribuer de l’argent. La France était mal en point avant la crise. Son endettemen­t représenta­it 100 % du PIB. Trop élevé, surtout comparé à la dette allemande (60 % du PIB). Nous n’avons pas su profiter du rebond de la croissance pour prendre les mesures courageuse­s de réduction des dépenses publiques. Nous avons continué à dépenser plus et mal comme l’ont prouvé les difficulté­s de notre système hospitalie­r pendant la crise sanitaire. Et aujourd’hui on promet de continuer à dépenser plus. Alors qu’il faudrait dépenser mieux. Le budget d’un Etat se gère suivant le même principe que le budget d’un ménage : le bon sens.

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