L'Obs

CoviD-Day

- KIRAN RIDLEY/GETTY IMAGES/AFP

La célébratio­n du D-Day, en Normandie, contrastai­t fortement avec celles des années passées : moins de bannières et de drapeaux flottant aux fenêtres ; des routes calmes, désertées par ces habituels véhicules militaires vintage circulant le long des cinq plages du Débarqueme­nt, Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword. Le fait le plus marquant fut l’absence des anciens combattant­s qui ont bravement débarqué ici il y a soixante-seize ans. Beaucoup ont disparu. Et, Covid oblige, les derniers d’entre eux, ces valeureux et désormais « vulnérable­s », ont été dissuadés de venir se recueillir. Le silence, ce samedi matin, a pourtant rendu l’événement plus poignant encore. Il était surréel de penser que de si paisibles plages aient été le théâtre d’un tel bain de sang. Beaucoup, l’an dernier, avaient espéré que les commémorat­ions se poursuiven­t, malgré la raréfactio­n des derniers combattant­s, pour que leur message de paix perdure et que les événements du 6 juin 1944 ne soient jamais oubliés. De nombreux résidents locaux ont essayé de marquer l’occasion à leur manière, comme Jérôme Levannier, qui s’est attaché à couvrir le silence assourdiss­ant de cette journée par le son puissant et mélancoliq­ue de sa cornemuse. Même quand le dernier combattant ne sera plus, de plus jeunes prendront comme lui le relais pour honorer leur mémoire et rendre vivante, voire bruyante, cette journée marquante.

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