LA DIVERSITÉ, INCONNUE DE LA POLICE
« La police à l’image de la population », c’était le grand dessein du ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement en 1997. Qu’en est-il de la diversité dans la police, vingt-trois ans plus tard ? Et quid de la lutte contre les discriminations et le racisme ? Dans une étude inédite réalisée pour le compte de la fondation Open Society, le politologue Sebastian Roché et les consultants Romain Maneveau et Arthur Persais ont épluché des kilos de rapports o ciels. Leurs conclusions sont sans appel : « Il n’y a pas d’incitation à réduire la sous-représentation des minorités dans la police. En matière de recrutement, le ministère de l’Intérieur n’a travaillé qu’indirectement sur une meilleure représentation des minorités par le ciblage des jeunes qui vivent dans les quartiers défavorisés. Il semble exister une diversité ethnique dans la police pour le bas de l’échelle professionnelle, mais aucune estimation statistique n’est disponible. En matière de formation, la Licra assure quelques interventions auprès de la police et de la gendarmerie. Aucun mécanisme de suivi et de contrôle ne produit d’information sur cette question. La discrimination ethnique lors des contrôles ou pour l’usage de la force ne semble pas faire l’objet d’une réflexion opérationnelle en dépit de sa présence dans le débat public. Il n’y a pas de transparence généralement assurée par la publication d’indicateurs ou même la simple commande et publication des rapports de recherche sur la composition ethnique de la police. » Tout reste donc à faire…