Pompéi l’immortelle
Documentaire de Sabine Bier (2019). 52 min.
Dans l’Antiquité, la baie de Naples attire les colons grecs puis l’élite romaine qui se fait construire de riches villas en bord de mer. Dans cette région agricole de Campanie, on cultive les fruits, les légumes et aussi la vigne. Mais les Romains ignorent qu’ils sont installés sur une poudrière. En ce jour de l’an 79 après J.-C., lorsque le Vésuve se réveille et détruit Pompéi et Herculanum, la société romaine est sous le choc. Ce n’est pas cette histoire bien connue que raconte ce documentaire mais plutôt celle d’une résilience : comment la vie a pu reprendre après le cataclysme, notamment grâce à l’action exemplaire de l’empereur Titus, et comment ce séisme a initié des transformations durables dans le domaine de la fertilisation des sols, de la prévention des catastrophes ou encore des créations architecturales. « L’éruption a eu des effets positifs à long terme en rendant le sol plus fertile pour l’agriculture et la viticulture dans une région déjà connue pour la qualité de ses produits. Les terres, d’abord improductives, ont été restaurées en vingt à vingt-cinq ans », explique l’archéologue italienne Ersilia D’Ambrosio qui guide ce passionnant documentaire. Démentant sa réputation d’imposteur et de débauché, Titus s’avère être un homme d’Etat responsable et bienveillant. Après avoir organisé l’aide aux survivants, il nomme une commission de reconstruction de la Campanie qui récupère ce qui peut l’être sur les sites ravagés puis lance la réfection du réseau routier avec l’apport des forces militaires. Il règle aussi la question de la propriété des terres, déterminante pour la reprise de l’activité agricole. Au gré des entretiens d’Ersilia D’Ambrosio avec des archéologues et des vulcanologues, la catastrophe de Pompéi sort du cliché et se révèle source d’influence pour la postérité. Nombre d’architectes du xixe siècle ont puisé, dans les motifs antiques des fresques, un nouveau vocabulaire architectural pour les bâtiments construits en fer ou en fonte. Et, en 1841, c’est sur les pentes du volcan que fut créé le premier institut de volcanologie au monde, l’Observatoire du Vésuve.