POURQUOI MÉLENCHON DÉFEND SARKOZY
« #Sarkozy condamné, #Macron débarrassé d’un sérieux rival », a curieusement tweeté le leader de La France insoumise à l’annonce de la condamnation de l’ancien président de la République à trois ans de prison dont un an ferme dans l’affaire Paul Bismuth. Une réaction stratégique qui n’étonne guère au sein de
La République en Marche. Dès 2014, Jean-Luc Mélenchon avait opéré un rapprochement tactique avec Nicolas Sarkozy qui effectuait alors son premier retour en politique. Il s’agissait de favoriser un virulent concurrent de François Hollande, son ennemi intime.
« La vie politique gagne à voir des protagonistes de haut niveau croyant en ce qu’ils disent, soulignait à l’époque Mélenchon. Pour le débat, ça va être une bonne chose de voir quelqu’un qui a une cohérence intellectuelle. » Face à Emmanuel Macron, le député des Bouches-du-Rhône a été tenté par la même manoeuvre machiavélique. « C’est un homme expérimenté qui a des opinions bien tranchées. Ce qu’il dit est intéressant, disait-il encore de Sarkozy en novembre 2020. Je l’ai bien combattu, hein, je n’ai pas donné ma part au chat. Et puis maintenant, il est là. Il a des choses à dire, ça nous intéresse. Il a déjà vécu une crise en 2008 quand l’économie mondiale a failli s’écrouler. » D’où le dépit de voir un possible compétiteur de l’actuel chef de l’Etat condamné par la justice de la République… Aux yeux de Jean-Luc Mélenchon, la condamnation de Nicolas Sarkozy est aussi une nouvelle manifestation de cette « justice politique » qu’il prétend instrumentalisée par l’exécutif et ne cesse de contester depuis sa propre condamnation à trois mois de prison avec sursis pour rébellion et provocation lors d’une perquisition au siège de LFI en octobre 2018.