Sarkozy condamné
Décontracté au cours des audiences, bien décidé à se laver de cette « infamie » et à réduire le dossier judiciaire à de simples « bavardages » sans conséquences, Nicolas Sarkozy a quitté le tribunal de Paris le 1er mars les mâchoires serrées. Il ne s’y attendait pas, mais le jugement a été sévère: trois ans de prison dont un ferme pour avoir participé, avec son avocat et ami Thierry Herzog et un ancien magistrat, Gilbert Azibert, à un « pacte de corruption » qui lui a permis de se procurer des informations protégées par le secret professionnel, en échange de la promesse d’un coup de pouce à ce dernier pour obtenir un poste à Monaco. « Les faits dont s’est rendu coupable Nicolas Sarkozy sont d’une particulière gravité, ayant été commis par un ancien président de la République qui a été garant de l’indépendance de la justice », estime la présidente dans son jugement. Elle rappelle également que la formation d’avocat de Nicolas Sarkozy ne lui permettait pas d’ignorer les obligations déontologiques attachées à cette profession. L’ancien chef de l’Etat, indigné, selon son avocate Me Jacqueline Laffont, a immédiatement fait appel pour « poursuivre la démonstration de son innocence ». Gilbert Azibert et Thierry Herzog, condamnés à la même peine, ont également fait appel. Ce dernier, pénaliste réputé, a par ailleurs été condamné à cinq ans d’interdiction d’exercer sa profession, mais l’appel est suspensif. Il pourra donc défendre Nicolas Sarkozy à partir du 17 mars dans l’affaire Bygmalion, où l’ex-président est jugé pour ses dépenses de campagne excessives lors de la présidentielle de 2012.