Jean-Marc Jancovici, l’écolo qui atomise tout le monde
Décroissant fataliste et pro-nucléaire, grande gueule et cartésien, ce consultant essayiste est devenu une icône écologiste. Avec sa cohorte de disciples, fervents, et ses contempteurs, féroces
C’est une conférence ronronnante comme il s’en fait tant. Nous sommes fin 2019, à Lyon. La métropole est venue présenter son plan de « transition énergétique » devant un parterre d’étudiants en école d’ingénieurs. A écouter les intervenants, tout est sous contrôle : la capitale des Gaules est en bonne voie pour atteindre ses objectifs et baisser ses émissions de gaz à e et de serre. L’événement est ouvert au public et Pierre, la trentaine, lui-même ingénieur, s’y est rendu par curiosité. Après l’exposé arrivent les questions. « Deux “boomers” ont levé la main pour demander de vagues trucs », se souvient-il. Puis un étudiant a pris la parole et là, « c’est parti en “free fight” » : « Plusieurs jeunes ont allumé une conférencière sur le mode “c’est pas assez ambitieux”, en la bombardant de chi res. » Sa conclusion ? « C’est ça, l’e et Janco. »
« Janco », c’est Jean-Marc Jancovici. En quelques années, cet ingénieur de 59 ans est devenu une véritable star des milieux écologistes. Ses cours à l’Ecole des Mines, une vingtaine d’heures filmées de traviole, ont été visionnés des centaines de milliers de fois. Les ventes de ses livres feraient pâlir la plupart des essayistes – jusqu’à 30 000 exemplaires, selon l’un de ses éditeurs. Ses gimmicks – « ordres de grandeur », « règle de trois » – colonisent les conversations. Une popularité encore renforcée par son mépris pour les élites (il aime à dire qu’il n’est jamais arrivé à faire un exposé sur les contraintes physiques à des hauts responsables du PS). Les « jancovicistes » – oui, le terme existe ! – guettent ses passages radio et télé dans l’espoir de le voir bousculer des interlocuteurs trop peu a ûtés sur des sujets aussi techniques que la voiture à hydrogène ou la séquestration du carbone. On trouve même, sur internet, de la musique d’ambiance tissée de ses meilleures punchlines.
Comment ce polytechnicien, né au milieu des Trente Glorieuses, a-t-il pu devenir un « décroissant cartésien », comme le définit l’un de ses amis ? Comment ce thuriféraire du nucléaire peut-il, dix ans après la catastrophe de Fukushima, rassembler une communauté surinformée qui ressemble de plus en plus à un mouvement écologiste alternatif ? Comment ce chef d’entreprise qui dit avoir tout voté dans sa vie – « blanc, gauche, droite, centre, abstention » –, et qui méprise les politiques aussi cordialement que les journalistes, a-t-il pu devenir une bête médiatique et avoir aussi bien l’oreille d’Arnaud Montebourg que celle d’Edouard Philippe ?
Son audience, Jean-Marc Jancovici la doit autant à ses analyses qu’à son style. Quand les scientifiques pèsent leurs mots ou se perdent en explications techniques, « JMJ » assume ses opinions tranchées et ses formules choc. Ses conférences fascinent jusqu’au réalisateur Yann Arthus-Bertrand, qui a passé des nuits à les écouter. « Moi qui ai photographié Tchernobyl, je suis devenu pro-nucléaire en l’écoutant. » Quant à Nicolas Hulot, il est dithyrambique : « Il a comblé mes lacunes, construit une charpente scientifique qui m’a structuré. »
UN FAN CLUB DE NÉOCONVERTIS
Que dit Jancovici ? Eh bien, que nos sociétés vivent désormais sous une « double contrainte ». Nous arrivons au bout des énergies fossiles abondantes et nous sommes meurtris par le réchau ement climatique (provoqué par ces mêmes énergies). En clair, « nous allons avoir de plus en plus de problèmes et de moins en moins de moyens pour les résoudre ». Graphiques à l’appui, le polytechnicien répète qu’il existe une relation quasi linéaire entre l’énergie utilisée et la croissance économique. L’idée que nous pourrions, à brève échéance, trouver les chemins d’une « croissance verte » est une absurdité : si le PIB gonfle, c’est grâce au pétrole et au charbon. Puisque nous avons passé le pic du pétrole conventionnel, et que le pétrole de schiste et les sables bitumineux ne prolongeront pas longtemps l’illusion, la décroissance de nos économies est inévitable. Plutôt que de la subir, mieux vaudrait l’organiser.
Ce discours, il le développe depuis le début des années 2000. Sa carrière de vulgarisateur commence alors qu’il travaille dans les télécoms. Après avoir potassé les rapports du Giec, le groupe des experts du climat, il écrit ses premiers livres et développe un outil précurseur de bilan carbone. En 2007, il cofonde avec son associé Alain Grandjean le cabinet de conseil
Carbone 4 (*), « spécialisé sur la transition énergétique », puis, en 2010, le think tank The Shift Project, qui « oeuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone ». Ses travaux infusent à bas bruit jusqu’en 2018, année marquée par les incendies en Californie et la démission de Nicolas Hulot. Depuis, l’intérêt pour ses réflexions explose.
« Janco apporte un autre regard, concret, pragmatique, sur la crise climatique », avance Matthieu Auzanneau, actuel directeur du Shift. Cet ex-journaliste assure qu’il ne « connaît pas un écolo qui ne soit passé, un jour, par les bouquins ou les vidéos de Janco ». Les plus mordus rejoignent l’association des « Shifters », créée en 2014. « Les premières années, le profil était clair : ingénieur de 30 ans et parisien, explique le président de l’association, Pierre Bertrand. Mais ça s’est diversifié. » Le phénomène prend des proportions telles que certains n’hésitent pas à parler de « gouroutisation ». Dès qu’une étude n’entre pas dans la grille de lecture proposée par Jancovici, des fans débarquent sur les réseaux sociaux pour en décortiquer la méthodologie. Joëlle Leconte, qui administre la page Facebook de « JMJ », confirme elle-même l’irruption d’un club de néoconvertis : « Depuis deux ans, on voit arriver un nouveau public d’inconditionnels. Ils ont tendance à vouloir verrouiller la discussion en disant : “Janco a dit ça, c’est comme ça et pas autrement.”»
“DOCTEUR JEKYLL ET MISTER HYDE”
Le débat le plus amer se noue autour du nucléaire. Jancovici n’en a jamais fait mystère : il est un fervent partisan de l’atome (lui dirait qu’il n’est pas pronucléaire, mais anti-carbone) et se désespère devant la frilosité des politiques à défendre cette énergie décarbonée. Comme il l’a dit un jour devant des députés, le nucléaire est pour lui un « amortisseur de la décroissance ». Position originale : l’ingénieur dessine un horizon de sobriété tout en promouvant cette énergie centralisatrice, abhorrée par les Verts (« c’est un peu “Docteur Jekyll et Mister Hyde” », s’amuse un contempteur). Expert au sein de l’Association négaWatt, Yves Marignac a longtemps refusé de débattre avec « JMJ » : « Il méconnaît profondément la question des déchets, la sûreté, le coût des EPR… Et il assène l’idée que la nécessité du nucléaire est une vérité scientifique, comme si ce n’était pas un choix politique, et même de société. »
Ce plaidoyer pro-atome s’accompagne d’un grand scepticisme envers les énergies renouvelables (surtout le solaire et l’éolien). Jancovici insiste sur leur part encore minime dans le mix énergétique et leurs multiples défauts : intermittence, dépendance aux minerais pour leur construction… En clair : ces projets ne mériteraient pas l’argent qu’on y consacre. « Jancovici est certainement l’un des meilleurs pédagogues sur le climat. Mais ce qu’il dit sur les renouvelables, c’est globalement ce qu’il disait déjà à ce sujet il y a dix ans, note Eric Vidalenc, spécialiste des questions énergétiques. Pourtant, les coûts de ces énergies ont
“JE SUIS DEVENU PRO NUCLÉAIRE EN L’ÉCOUTANT”
YANN ARTHUS BERTRAND
énormément baissé et plusieurs pays européens ont plus de 30 % de renouvelables dans leur mix énergétique. »
L’autre grande critique concerne le pic pétrolier, étape obligée de la démonstration de Jancovici qui, comme le souligne l’historien Jean-Baptiste Fressoz, reste marqué par des « idées néomalthusiennes très en vogue dans les années 1970 ». Personne ne nie qu’il existe des limites géologiques à l’exploitation des fossiles, mais beaucoup craignent que nous ne trouvions des façons toujours plus ingénieuses d’extraire du pétrole. « Le danger principal qui est devant nous, à la lecture de la production scientifique, n’est pas l’épuisement des ressources fossiles, note Eric Vidalenc. Mais la saturation des capacités de régénération de la biosphère et la dégradation des écosystèmes. » Quant au monde pétrolier, il pousse une autre perspective, beaucoup plus rassurante : et si nous étions en train de passer le pic de la demande, et non de l’o re ? Et si l’électrification était déjà en train de réduire notre dépendance à l’or noir ? Ce que lui reprochent, plus largement, les représentants des sciences sociales, c’est son « déterminisme ». Il est vrai que Jancovici a tendance à tout ramener à la variable énergétique : la stagnation économique (« directement liée au
passage du pic de production du pétrole conventionnel »), les printemps arabes et même les désagréments conjugaux (« c’est l’énergie abondante qui a permis le développement du divorce »)… « Jean-Marc n’observe le monde que par la lorgnette de la ressource énergétique. C’est forcément un peu réducteur », estime Brice Lalonde, qui l’apprécie pourtant beaucoup. L’ancien ministre de l’Environnement rapporte cette anecdote significative : « Un jour, il me dit : “Brice, le pétrole va se raréfier, ça va relancer la peine de mort aux EtatsUnis.” Son raisonnement était le suivant : les Etats-Unis seraient obligés de réduire leurs coûts et relanceraient donc les exécutions ! »
Du côté de la défense, on souligne que Jancovici ne fait que rééquilibrer la balance d’un monde qui vogue allègrement hors des contraintes physiques. Sa critique, au cordeau, de la possibilité d’une « croissance verte » se fonde sur les travaux des économistes Gaël Giraud et Zeynep Kahraman (qui estiment que l’évolution du PIB dépend à 60 % de la consommation d’énergie). Année après année, à mesure que des « solutions » miracles apparaissent – agrocarburants, capture du carbone, batteries électriques, hydrogène… –, il détricote les cycles de vie, les effets rebonds, les taux de retour énergétique et se réfère à ses « ordres de grandeur » pour montrer que non, malheureusement, ça ne se fera pas comme ça.
Ce pessimisme clinique tranche avec l’allant « solutionniste » d’une partie des ingénieurs, qui placent toutes leurs billes dans de futures innovations. « JeanMarc est un ingénieur qui semble douter des capacités du génie humain », s’amuse Christian Gollier. Cet économiste, directeur général de Toulouse School of Economics, serre les dents quand « Janco » égratigne sa profession, mais il l’écoute malgré tout avec intérêt. « Le noeud du problème, c’est le stockage de l’électricité. Si nous réussissons, dans les années à venir, à trouver des moyens techniques efficaces et peu chers pour stocker les énergies intermittentes, Jean-Marc se sera trompé. Dans le cas contraire, il aura eu raison. »
La mélancolie du personnage transpire dans ces cours aux Mines, qu’il n’hésite pas à interrompre pour faire un brin de sociologie sauvage. De la lecture de Tocqueville, il retient que « la démocratie rendra les gens individualistes, court-termistes, jouisseurs, rouspéteurs, consuméristes ». Lors de l’un de ces longs « live » Facebook, dans lesquels il répond aux questions des internautes, il explique que les crises conjuguées risquent bien de faire « sauter » la démocratie. Dans ses livres, pourtant, la démonstration est plus mesurée. Sa crainte est qu’ayant baigné dans un monde infini à la promesse facile, nous ne soyons pas en mesure de « gérer la contrainte ».
Si Jancovici tente, parfois, de rendre désirable un monde plus sobre (« je suis plus serein depuis que j’ai réussi à me passer de voiture pour mes déplacements quotidiens »), il semble avoir du mal à imaginer une vie plus douce sans la puissance du pétrole et du charbon… « C’est un polytechnicien qui a fait sécession. Il a abandonné le monde dont il est le produit pour expliquer que le système énergétique est plein d’impasses et de contradictions, note l’historien des techniques François Jarrige. Mais il a parfois une lecture inerte de l’Histoire et du mal à imaginer qu’on puisse construire une société sur d’autres bases que celles du consumérisme. »
“NON POLITIQUEMENT CORRECT”
Pour son complice Alain Grandjean, son côté « non politiquement correct » joue aussi dans sa popularité. En 2019, Jancovici répond au magazine « Socialter » que, pour limiter la croissance démographique, il faudrait « ne pas mettre tout en oeuvre pour faire survivre les personnes âgées malades, à l’instar du système anglais qui ne pratique, par exemple, plus de greffe d’organes pour des personnes de plus de 65 ou 70 ans ». Tollé sur les réseaux sociaux. Mais Jancovici semble ne pas s’en soucier. « Jean-Marc s’est parfois durci ces dernières années dans son rapport à ses contradicteurs. C’est assez compréhensible : il avait une position prophétique et la réalité lui a donné raison. Il a tendance à être cassant quand on lui ressort des critiques qu’il estime dépassées », sourit l’économiste Gaël Giraud.
Un bel exemple de cette morgue fut donné sur France-Culture, le 7 novembre 2019. L’ingénieur est alors l’invité de la matinale animée par Guillaume Erner. Dès la première question, la conversation se tend. Le journaliste titille son invité sur la sécurité du nucléaire, et un Jancovici mal luné monte progressivement dans les tours. « C’était inouï, se souvient le journaliste. Peu de matinales ont eu un tel retentissement. Elle a été énormément podcastée, on a reçu des avalanches de mails. Je n’avais pas saisi que j’avais affaire à un gourou, et qui dit gourou dit fidèles de la
“C’EST VRAI QU’IL Y A UN CÔTÉ ‘REVANCHE DES INGÉNIEURS’ DANS LE SUCCÈS DE JEAN-MARC.”
GAËL GIRAUD, ÉCONOMISTE
secte. » Pour autant, il n’a pas gardé un mauvais souvenir de ce moment et y a repensé en regardant le professeur Raoult à la télévision. « Les deux procèdent de la même manière : ils répondent en taclant le journaliste, en soulignant son ignorance. »
À sa décharge, Jancovici a très tôt tenté d’évangéliser les médias. En 2006, il a cofondé « Les Entretiens de Combloux ». Chaque année, des journalistes de tous horizons, comme David Pujadas, sont invités à suivre des conférences sur le climat dans cette station de sports d’hiver. « Au début, le déficit de connaissances était abyssal », raconte l’autre cofondateur, le journaliste Jean-Louis Ca er. Lui a l’impression que ce retard a été (un peu) rattrapé : « En 2009, Claude Allègre se baladait encore librement sur les plateaux télé. » Jancovici est moins optimiste : « Quinze ans après, je n’ai malheureusement pas l’impression que cela ait été très utile. »
Les politiques ne trouvent pas non plus grâce à ses yeux. Voilà plus de dix ans qu’il répète que nos dirigeants sont les marionnettes de la contrainte énergétique. Ses écrits transpirent d’une méfiance pour le libéralisme des trente dernières années et de la nostalgie d’un Etat planificateur, des grands récits collectifs et des politiques capables de les porter. Gaël Giraud se souvient d’une rencontre organisée avec Arnaud Montebourg, alors que ce dernier était encore à Bercy. « Avant même de dire bonjour, JeanMarc a lancé : “Alors vous, les socialistes, vous n’avez rien fait pendant quinze ans et maintenant vous voilà au pouvoir ?” » Aujourd’hui, il est di cile de ne pas penser à Jancovici lorsque l’apiculteur-presque-candidat explique que l’on devrait « faire appel aux ingénieurs et les mettre au pouvoir à la place des énarques ». L’historien Jean-Baptiste Fressoz fait un parallèle avec le mouvement Technocracy Inc., qui se développe aux Etats-Unis dans les années 1930-1940 : « L’énergie est vue comme la source de l’économie, ce qui justifie de tout refonder autour des lois de la thermodynamique et de remplacer des politiques par des techniciens. » Est-ce à dire que Jancovici défendrait une veine technocratique ? Ce n’est pas ce qu’en a retenu Gaël Giraud. « C’est vrai qu’il y a un côté “revanche des ingénieurs” dans le succès de Jean-Marc. Mais il insiste sur le rôle du politique. »
Aujourd’hui, le « Shift » assure avoir l’oreille de plusieurs députés et conseillers élyséens. Financée par des entreprises comme Bouygues, SNCF, Vinci ou Saint-Gobain, l’association déclare sept « représentants d’intérêt », auxquels il faut ajouter les « Shifters » bénévoles. En 2018, cette influence a été renforcée par la nomination de Jean-Marc Jancovici et son associé Alain Grandjean au Haut Conseil pour le Climat. Un observateur décrit un duo baroque mais e cace : Janco, la grande gueule pro-nucléaire, et Alain, l’homme de l’ombre, plus ouvert aux énergies renouvelables. Ce dernier reconnaît une di érence d’approche : « Jean-Marc est convaincu qu’un discours très cash peut fonctionner pour toucher les chefs d’entreprise et les politiques. Ce sont des gens qui aiment qu’on leur rentre dedans et qui n’ont pas beaucoup de temps pour approfondir ces sujets. »
Dans le sillage de cette collaboration, leur entreprise Carbone 4 prend de l’ampleur. « C’est peut-être la seule chose qui ne décroît pas », persifle un esprit taquin. Alors que les documents comptables signalaient 31 salariés en 2018, il y en aurait maintenant 70, selon Alain Grandjean. « Nous pensons dépasser les 10 millions d’euros de chi re d’a aires en 2021, nous recevons plus de 100 demandes d’embauche par semaine. » Si son associé est parfois accusé d’être le porte-voix d’EDF, lui tient à préciser qu’aucun client ne représente plus de « 5 % du chi re d’a aires ». Pourfendeur du greenwashing, Jancovici assure ne pas travailler avec des entreprises qui ne seraient là que pour l’a chage. Un jeune ingénieur jancoviciste serait amené à demander des précisions : est-ce à dire que les boîtes accompagnées par Carbone 4 réussissent à suivre la trajectoire de l’Accord de Paris ? Ici, la réponse de Janco-le-conférencier est plus mesurée : « Est-ce qu’il existe aujourd’hui des entreprises qui sont à l’aise avec l’idée qu’il va falloir baisser leur empreinte carbone en valeur absolue ? On commence à en voir. Mais on est au début, on va dire… »
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(*) Le cabinet Carbone 4 est partenaire de « l’Obs » pour le format « Combien tu pollues ? ».