ROBERT BOURGI DÉMISSIONNE DU BARREAU
Ne l’appelez plus « maître ». Simplement Robert ou M. Bourgi. Le sulfureux
« porteur de mallettes » autorevendiqué de Jacques Chirac, ou plus récemment dézingueur de François Fillon, n’est plus inscrit au barreau de Paris. Depuis le 12 février dernier, Robert Bourgi n’exerce plus, cette fois de son plein gré. L’histoire entre cette figure des réseaux de la Françafrique, que personne n’a jamais vue plaider, et l’ordre des avocats parisiens est tumultueuse depuis quinze ans, mais cette fois aucune procédure disciplinaire n’était ouverte à son encontre.
En 2019, pour avoir déclaré à propos de François Fillon « je vais le niquer, il ne s’en remettra pas », Me Bourgi avait écopé d’une interdiction d’exercer d’un an, dont six mois avec sursis. Il se vantait d’avoir offert des costumes de luxe au candidat à la présidentielle pour mieux le faire tomber ensuite, le tout depuis son cabinet d’avocat. Multirécidiviste, ce FrancoLibanais peu adepte du Code pénal avait déjà été condamné par l’ordre en 2012 à deux ans d’interdiction d’exercer, dont six mois fermes. Cette condamnation sévère faisait suite à une interview ubuesque, dans laquelle Bourgi se vantait d’avoir acheminé depuis les bureaux de chefs d’Etat africains environ 20 millions d’euros à Jacques Chirac et à Dominique de Villepin. Ce dernier n’a pas pu être joint.