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- Par SÉBASTIEN BILLARD et RÉMI NOYON Photos BORIS LODER

Inquiets devant le réchauffem­ent climatique, des milliers de Français calculent leur empreinte carbone personnell­e afin de réduire leurs émissions de CO2 . Avec en tête un objectif qui va bientôt s’imposer à tous: la réduire à 2 tonnes d’ici à 2050

On est encore à plus de 4 tonnes! » Nous sommes en 2050, et Julien, Mélanie, Sophie, Céline, Lisa et les autres sont dépités. Ils ont eu beau s’interdire de prendre l’avion, rénover leur logement à la pelle, diminuer leur consommati­on de viande rouge, leurs empreintes carbone personnell­es – c’est-à-dire la quantité de gaz à e et de serre qu’ils émettent dans leur vie quotidienn­e pour se nourrir, se loger, se déplacer… – explosent encore tous les plafonds. Leurs modes de vie impliquent toujours trop de dioxyde de carbone, de méthane, de protoxyde d’azote, ces gaz qui nous mènent au gou re climatique. Une voix brise soudain le silence qui s’est abattu sur la réunion : « Vous n’avez pas aussi un atelier sur l’éco-anxiété ? »

Heureuseme­nt, tout ça n’est qu’un jeu. Pour l’instant. Il est 23 heures, nous sommes en mars 2021. Julien, Mélanie, Sophie, Céline, Lisa et les autres participen­t, en visioconfé­rence, à un atelier « 2 tonnes », organisé par l’entreprise du même nom. Certains sont consultant­s en informatiq­ue, d’autres travaillen­t dans le marketing, des ONG, à la SNCF, ou sont en reconversi­on profession­nelle. Ils habitent la région parisienne, Nice ou Annecy… Tous sont ici car ils sont animés par une profonde inquiétude quant à notre avenir dans un monde toujours plus chaud. Avant de rejoindre la plateforme, chacun a répondu à un questionna­ire assez précis. Comment est chau é leur logement ? Combien de kilomètres font-ils en voiture? Combien de fois ont-ils pris l’avion ces derniers temps ? Qu’achètent-ils comme vêtements ? A quelle fréquence changent-ils leurs appareils électrique­s ? Au début de la partie, toutes les empreintes carbone des participan­ts s’a chent sur un graphique. Sophie dépasse la moyenne

 ??  ?? « Terrain de sport du campus Geesseknäp­pchen, Luxembourg-Merl ». Cette photo comme les suivantes sont tirées de « Particles »
(éd. Kehrer Verlag), qui présente des sculptures de Boris Loder : des « pavés » composés d’objets collectés dans l’espace public luxembourg­eois.
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« Terrain de sport du campus Geesseknäp­pchen, Luxembourg-Merl ». Cette photo comme les suivantes sont tirées de « Particles » (éd. Kehrer Verlag), qui présente des sculptures de Boris Loder : des « pavés » composés d’objets collectés dans l’espace public luxembourg­eois. CREDIT PHOTO

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