L'Obs

L’enquête passera par la Tunisie

- Mathieu Delahousse

Après l’assassinat au couteau de Stéphanie Monfermé, agente administra­tive au commissari­at de Rambouille­t (Yvelines), l’enquête se concentre sur la radicalisa­tion express de Jamel Gorchene, Tunisien de 36 ans, tué par deux tirs de riposte. Outre le passage au crible de son profil Facebook, qui traduit un intérêt pour les idéologies légitimant la violence à compter de l’automne 2020, quatre jours après l’assassinat du professeur d’histoire de Conflans-Sainte-Honorine Samuel Paty, les enquêteurs s’intéressen­t à une chronologi­e troublante. Manifestem­ent perturbé, Jamel Gorchene s’est présenté de luimême, le 19 février, au centre hospitalie­r de Rambouille­t pour une consultati­on psychiatri­que. Il y est revenu quatre jours plus tard, sans que cette visite donne lieu à une hospitalis­ation, ni à un traitement. Deux jours plus tard, il a décollé pour la Tunisie, où il a séjourné trois semaines. C’était alors la première fois que Gorchene revenait dans son pays natal. Arrivé illégaleme­nt en France en 2009, il venait, en décembre 2020, d’obtenir sa carte de séjour. Qui a-t-il vu en Tunisie? S’est-il confié à des proches ? Les autorités judiciaire­s françaises ont adressé à Tunis une demande d’entraide pénale. Jamel Gorchene était originaire de M’saken, ville de 70 000 habitants voisine de Sousse, où Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, le tueur au camion de Nice, était né. En 2016, après la tuerie, les autorités tunisienne­s avaient également été sollicitée­s par la justice française pour mener l’enquête. Elles avaient notamment établi que Lahouaiej-Bouhlel avait consulté un psychiatre à Sousse, lors de son adolescenc­e, à la demande de son père.

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