Les gagnants du Covid
La crise sanitaire a accentué les inégalités. C’est un paradoxe car jamais, lors des crises précédentes, les catégories les plus défavorisées et les plus exposées n’ont été autant protégées grâce au financement du chômage partiel, aux prêts aux entreprises, aux subventions et à toutes les formes d’aides que les gouvernements, financés par les banques centrales, ont su déployer. Si les inégalités explosent, ce n’est pas par un affaissement du bas de l’échelle sociale mais par une explosion du haut. L’argent gratuit, l’argent « magique » a favorisé les « riches » du monde entier. Les patrimoines ont augmenté de façon spectaculaire, du fait, en partie, de la progression fulgurante de la Bourse et de la valeur des entreprises et de l’immobilier. Les gouvernements l’ont bien compris. Ils se rendent compte qu’il y aura une frustration forte en sortie de crise et ils veulent à tout prix éviter les explosions sociales. C’est la raison pour laquelle Joe Biden a pris la tête d’une croisade contre les inégalités aux Etats-Unis. Et pour financer cette croisade, il avait déjà annoncé une hausse de l’impôt sur les sociétés. Cette semaine, il a décidé de frapper les riches au portefeuille en proposant de relever le taux de taxation des plus-values de 20% à 39,6% au-dessus d’un million de dollars de revenu annuel. Un signal fort et un gage pour ceux qui ne vont pas manquer de demander des comptes. L’aide des gouvernements et des banques centrales a évité un désastre économique, mais elle risque d’attiser les rancoeurs.