Jacqueline la Magnifique
Dominique Bona retrace avec éclat la vie de Jacqueline de Ribes, ambassadrice de l’élégance française
pour une aristocrate, naître un 14-Juillet était un signe : Jacqueline de ribes était prédestinée à faire souffler dans ce milieu endogame et compassé un vent de révolution. C’est le 19 avril 2017, en voyant apparaître son profil racé, signé richard avedon, projeté sur la façade de l’empire state Building pour les 150 ans du « Harper’s Bazaar », que Dominique Bona, auteure de biographies remarquées (Colette, Camille Claudel, romain Gary…), a voulu se faire l’archéologue d’un royaume dont ne demeurent aujourd’hui que des vestiges et sur lequel Jacqueline de ribes a toujours régné en « pharaonne ». elle a pu rencontrer celle qu’andy Warhol surnommait « the quintessential vicomtesse », aujourd’hui âgée de 91 ans, qui lui a ouvert les portes du muséal hôtel particulier de la rue de la Bienfaisance et celles de la mémoire d’une vie, à la fois privilégiée et sous contrôle. Ce qui frappe, chez cette femme bien née dont l’ascendance remonte aux Croisades, c’est qu’elle se plaint encore, à l’hiver de sa vie, « de n’avoir pas été aimée de ses parents ». Ces deux-là n’étaient préoccupés que d’eux-mêmes. seul reste cher à son coeur son grand-père maternel, olivier rivaud de la raffinière, bâtisseur d’un empire financier et commercial, mort quand elle n’avait que 9 ans. sans cette frustration affective originelle, Jacqueline de Beaumont, qui épouse edouard de ribes à 19 ans, n’aurait peut-être pas cherché avec tant d’opiniâtreté à ciseler son personnage en excellant dans tous les domaines que son milieu mettait à sa portée : l’élégance (elle a créé sa propre maison de couture et le meT lui a consacré une exposition en 2015), la fête (sa première et époustouflante entrée dans le monde eut lieu au palazzo labia lors du « Bal du siècle » en 1951), et l’organisation de somptueuses réceptions à vocation artistique et caritative. Dominique Bona nous offre un fabuleux voyage dans l’existence de celle qui entrait « chaque jour dans sa propre vie comme sur une scène » et qui a su tenir à la perfection le rôle qu’elle s’y était attribué.