50 nuances de Green

CELEBRATE THE MUSIC OF PETER GREEN, PAR MICK FLEETWOOD & FRIENDS (BMG, COFFRET BLU-RAY 2CD/4 LP, EN STREAMING SUR NUGS.NET DU 24 AU 29 AVRIL).

C’est l’ultime concert donné à Londres avant confinement. Il était exceptionnel. Le 25 février 2020, Mick Fleetwood réunissait au Palladium une pléiade de stars en hommage à son camarade Peter Green, déjà malade et qui mourrait en juillet. Une amitié qui remontait à l’époque des Bluesbreakers de John Mayall, où Green, à 19 ans, avait remplacé Clapton, quand John McVie à la basse et Mick Fleetwood à la batterie assuraient une rythmique inoxydable. Les trois musiciens s’en allaient fonder, en 1967, Fleetwood Mac, fleuron du british blues avant la métamorphose californienne des seventies. Voix mélancolique et jeu pur (B.B. King disait qu’il était le seul guitariste à lui donner des frissons), auteur d’« Albatross » ou de « Black Magic Woman », guitar hero supportant mal la célébrité, mystique torturé abusant du LSD, Green quitte le groupe en 1970, se fait interner, abandonne la musique (il est un temps fossoyeur), revient en solo avec un album céleste, avant de retomber dans la dépression… Pour célébrer l’artiste : Steven Tyler d’Aerosmith, Noel Gallagher d’Oasis, Billy Gibbons de ZZ Top, auquel Green enseigna que « le moins est le mieux », Pete Townshend qui, avant de jouer « Station Man », raconte qu’il fut obsédé par ce riff jusqu’à s’en inspirer pour « Won’t Get Fooled Again », Bill Wyman, John Mayall, David Gilmour et Jeremy Spencer, sorti pour l’occasion de son ermitage irlandais. Une performance.