L'Obs

TRAGÉDIE INDIENNE

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Depuis Madras, Bangalore et Delhi, ma famille m’a alerté sur l’incurie du gouverneme­nt indien et des Etats membres de l’Union (l’Inde est un Etat fédéral)… alors que la plupart des médias évoquaient jusqu’à récemment une immunité collective. La population manque d’eau potable, d’eau pour se laver, de vaccins, de médicament­s, de lits dans les hôpitaux, de respirateu­rs, d’oxygène. Tout s’achète au marché noir auprès de personnes peu scrupuleus­es qui profitent de la pénurie. Se faire vacciner coûte environ 300 roupies alors qu’un employé de maison touche entre 1200 et 1500 roupies. Chaque Etat a sa propre politique de santé. Il n’y a pas de sécurité sociale. Les plus riches contracten­t des assurances, se font soigner dans des hôpitaux ou cliniques privés. Dans les bidonville­s, la promiscuit­é et le manque d’hygiène favorisent l’extension de la pandémie. Les morts se comptent par centaines de milliers. Certains Etats sont épargnés pour le moment, mais il ne faut pas s’illusionne­r : cela ne durera pas longtemps étant donné l’exode des citadins vers les zones rurales. Ce n’est que le premier acte d’un drame dans un pays fait de contrastes et de paradoxes. ✒ PATRICK DAVID

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