FALLAIT-IL OUVRIR LA VACCINATION À TOUS ?
Emmanuel Macron a finalement consenti à accélérer son calendrier. A partir du 15 juin, tous les Français âgés de 18 ans et plus auront la possibilité de se faire vacciner. Depuis le 1er mai, l’ensemble des adultes fragiles est désormais éligible à la vaccination. Jusqu’ici, seuls les plus de 55 ans, les personnes atteintes de pathologies à très haut risque et certaines professions y avaient droit. Il s’agissait de répondre à l’urgence et peut-être à un constat qui a choqué beaucoup de Français : alors que notre pays traversait à grand-peine la troisième vague épidémique, de nombreux créneaux de
vaccination ne trouvaient pas preneurs dans les centres et les cabinets, faute de volontaires parmi les sujets prioritaires. Parfois, le personnel n’avait même d’autre choix que de jeter des doses ! Pour une grande partie du corps médical et scientifique, ce gaspillage, inacceptable, devait conduire le gouvernement à élargir le panel des candidats au vaccin. De fait, sur le terrain, des vaccinodromes ont déjà pris les devants, en dehors de toute consigne ministérielle : à SaintDenis, les critères d’âge ont disparu pour les professions prioritaires. A Grenoble, certaines plages horaires ont été ouvertes à toutes les catégories de population. Mais une question se pose : notre pays aura-t-il les moyens logistiques de ses ambitions ? Rappelons qu’au 27 avril, les autorités n’avaient toujours pas réussi à faire vacciner 4,3 millions de personnes prioritaires ! Et si l’exécutif maintient son engagement de vacciner 20 millions de Français d’ici à la mi-mai avec au moins une dose, il ne peut oublier que certaines populations sont plus vulnérables que d’autres.
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