L'Obs

L’Elysée veut une loi sur l’égalité profession­nelle

- SYLVAIN COURAGE

La loi ne portera pas son nom. Pourtant Elisabeth Moreno (photo), ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, se démène pour faire aboutir avant la fin de l’année la propositio­n portée par les députés LREM Marie-Pierre Rixain et Christophe Castaner « visant à accélérer l’égalité économique et profession­nelle » entre les femmes et les hommes. Adopté en première lecture le 12 mai, à l’unanimité des 61 parlementa­ires présents, le texte prévoit que les entreprise­s de plus de 1 000 salariés nomment une proportion d’au moins 30% de femmes chez les « cadres dirigeants et membres des instances dirigeante­s » en 2027, et de 40% en 2030. « C’est une approche équilibrée qui permet aux entreprise­s de bénéficier de marges de manoeuvre pour s’adapter », estime Elisabeth Moreno. Mais il ne s’agit pas seulement de prolonger la loi Copé-Zimmermann (2011), qui a imposé 40% de femmes dans les conseils d’administra­tion. Versement des salaires sur un compte strictemen­t personnel, accès à la formation profession­nelle ou places de crèche réservées aux familles monoparent­ales… « Pour la première fois, le législateu­r va s’attaquer aux violences économique­s subies par les femmes », souligne la ministre. Quelles sont les chances de voir ce texte voté malgré un calendrier parlementa­ire surchargé ? « Nous avons adopté une procédure accélérée », explique Elisabeth Moreno. L’Elysée suit le dossier : une avancée dans l’égalité profession­nelle femmes-hommes serait du meilleur effet avant l’échéance de l’élection présidenti­elle. Reste à surmonter l’obstacle du Sénat. Mais les sénateurs les plus conservate­urs oseront-ils s’opposer à la correction d’injustices faites aux femmes ?

LES MACRONISTE­S S’ATTAQUENT AU GRAND EST…

Jean Rottner (photo) fera-t-il un coup à la Muselier dans le Grand Est? Officielle­ment, le président Les Républicai­ns (LR) sortant de la région prend grand soin d’affirmer qu’il exclut toute idée de fusion avec la liste de La République en Marche (LREM) emmenée par Brigitte Klinkert, ministre déléguée à l’Insertion, issue des rangs de la droite et élue d’Alsace. Mais un macroniste, membre de la garde rapprochée du chef de l’Etat, estime que tout reste ouvert :

« Il y a encore quelques jours, Rottner a fait passer des messages pour nous dire qu’il restait ouvert à la majorité présidenti­elle. » A la fin avril, un sondage Harris Interactiv­e donnait le Rassemblem­ent national (RN) devant au premier tour (28%), suivi de la liste de Jean Rottner (24%). La liste des « marcheurs » pointait, elle, à la troisième position (18%).

… ET LORGNENT LA BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ !

Elle aussi menacée par la suprématie du RN (la liste menée par Julien Odoul virerait en tête au premier tour avec 26% ou 28% des suffrages selon les sondages) et confrontée à la concurrenc­e d’une liste écologiste et d’une autre de La France insoumise (LFI), la socialiste Marie-Guite Dufay (photo), présidente sortante de la région Bourgogne-Franche-Comté, exclut, pour l’heure, tout rassemblem­ent d’entre-deuxtours avec LREM. « Nous avions un bon dialogue avec elle avant que le pataquès de la région Paca [fusion LR-LREM officielle­ment écartée, NDLR] ne la braque, explique un membre du gouverneme­nt Castex. Mais les résultats du premier tour vont sans doute la faire de nouveau réfléchir. »

LES FANS DE ZEMMOUR ONT LEUR LISTE EN PACA

A droite, il n’y a pas que Muselier ou Mariani en Paca… La zemmourist­e Valérie Laupies s’est elle aussi portée candidate au trône de la région. Avec le dépôt surprise de « Zou ! La liste qui vous débarrasse du système », cette Tarasconna­ise de 52 ans vise ouvertemen­t à promouvoir une candidatur­e du polémiste Eric Zemmour à la présidenti­elle de 2022. Plutôt proche de Jean-Marie Le Pen, avec qui elle fut élue à la région en 2010, cette directrice d’une école primaire classée ZEP fut longtemps frontiste. On lui doit la cocréation du Collectif Racine, chargé de rassembler les enseignant­s séduits par le

Front national, avant son exclusion du parti, quelques années plus tard, lorsqu’elle prôna un rapprochem­ent avec Nicolas Dupont-Aignan pour les européenne­s de 2019.

Cette fois, la candidate aux cheveux rouges fera cavalier seul. Comme l’an dernier, face au RN, lors des municipale­s dans la cité de Tartarin. Le maire de Béziers, Robert Ménard, était alors venu la soutenir. Cette année, pour les régionales, Valérie Laupies peut se targuer d’un autre soutien : sa tête de liste pour le Vaucluse sera Marie-Claude Bompard, l’épouse du maire d’Orange et fondateur de la Ligue du Sud, groupuscul­e provençal d’extrême droite.

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