Trop de relance !
Trop de relance tue-t-elle la relance ? La question se pose. Pas en Europe, nous en sommes encore loin. Mais aux Etats-Unis, où les plans de relance successifs pourraient commencer à avoir un effet négatif. Dans tous les pays, on a refusé les conséquences habituelles d’une crise : les pertes d’emploi, la disparition des entreprises en difficulté. On s’est donc acharné à compenser intégralement la baisse de la croissance en injectant dans l’économie des centaines de milliards de liquidités créées par les banques centrales sous la forme de plans de soutien. Les administrations Trump puis Biden ont fait ce qu’aucun autre gouvernement n’avait jamais osé entreprendre dans l’histoire économique du pays. Elles ont eu recours à des mesures à « l’européenne » telles que le financement du chômage partiel. Et à des mesures à « l’américaine », comme les chèques adressés directement aux ménages. Le gouvernement américain ne veut surtout pas laisser faire « la nature économique ». Pourtant un traditionnel effet de rattrapage se manifeste : l’économie rebondit en sortie de crise... Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas suffisant. La Maison-Blanche continue à injecter du carburant, toujours plus de carburant. Au risque de noyer le moteur. Dans une économie déjà boostée par l’effet rattrapage, il y aura bientôt trop d’argent. Et donc trop de demande. Ce qui ne devrait pas manquer d’entraîner une envolée de prix. Mais aussi des pénuries de matières premières et de maind’oeuvre qualifiée dans certains secteurs comme la restauration, l’hôtellerie, le loisir ou les services de proximité. L’excès de relance fait apparaître des goulets d’étranglement partout.
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