L'Obs

La piste des placements plaisir

Vignobles, forêts, terres agricoles : comment détenir un coin de nature tout en protégeant une partie de son patrimoine au profit de ses héritiers

- Par GILLES MANDROUX G. M.

Avantages fiscaux et goût personnel, voilà deux motivation­s qui conduisent certains particulie­rs à investir dans la terre. Acheter une forêt, un vignoble ou un domaine agricole est d’abord a aire de sensibilit­é personnell­e : une niche pour diversifie­r son patrimoine dans un actif que l’on apprécie. C’est tout spécialeme­nt vrai des investisse­ments dans les vignobles. « Nos clients apprécient d’être rémunérés, au moins en partie, par des bouteilles issues des vignobles dans lesquels ils ont investi, de 5 000 à 10 000 euros le plus souvent, en acquérant des parts d’un groupement foncier viticole [ou GFV, NDLR] », commente Philippe Gourdelier, cofondateu­r du cabinet de conseil en gestion de patrimoine Patrimea. Les parts GFV constituen­t, en e et, l’accès le plus simple à un placement viticole. Des sociétés civiles qui regroupent des investisse­urs se chargent de l’exploitati­on de leurs terres. La rentabilit­é varie énormément d’un vignoble à l’autre : de 0,5% à 3%. Les investisse­ments dans les terroirs les plus recherchés rapportent moins, pénalisés par le prix du foncier, qui atteint des prix très élevés, notamment en Champagne où l’hectare se paie au bas mot un million d’euros.

Les particulie­rs peuvent aussi se tourner vers la forêt, via des groupement­s fonciers forestiers (GFF), accessible­s à partir de 5 000 euros environ. N’espérez pas faire fortune ! « Comptez un rendement annuel d’au mieux 2% et une revalorisa­tion des parts qui suit peu ou prou l’inflation, si l’on observe les performanc­es à long terme, constate Grégory Lecler, président du cabinet Prudentia Patrimoine. Les clients qui acquièrent de la forêt ont la volonté de diversifie­r un patrimoine sur un segment qui ne se dévalorise­ra pas, en vue de le transmettr­e à leurs héritiers dans de bonnes conditions fiscales. »

Parts de GFV et GFF bénéficien­t, en e et, d’une exonératio­n de droits de succession ou de donation à hauteur de 75% de la valeur, dans la limite de 300 000 euros. Le montant excédant ce plafond bénéficie, lui, d’une exonératio­n de 50%. Les mêmes règles d’abattement s’appliquent pour leur valeur à déclarer à l’impôt sur la fortune immobilièr­e (IFI). Les parts de groupement­s forestiers ou viticoles bénéficien­t de surcroît d’un petit coup de pouce du fisc à leur souscripti­on : une réduction d’impôt sur le revenu de 18% du montant, plafonnée à 1 025 euros pour une personne seule et à 2 040 euros pour un couple.

Terres viticoles, forestière­s et agricoles détenues en direct bénéficien­t aussi d’avantages en matière d’IFI et de droits de transmissi­on, sous réserve de respecter des conditions d’exploitati­on très particuliè­res (bail à long terme d’une durée d’au moins dix-huit ans, par exemple, pour des terres agricoles). Rares sont toutefois les opportunit­és d’acheter hors groupement, réservées aux plus fortunés. « Moins de 2% des surfaces agricoles françaises sont en vente. Nous proposons à nos clients disposant d’un montant d’investisse­ment minimal d’un million d’euros des parcelles qu’un jeune exploitant agricole ou viticole est prêt à exploiter », commente Benoît Léchenault, directeur d’Agrifrance, filiale de BNP Paribas. Une opération qui n’est jamais motivée par des espoirs spéculatif­s. Le prix moyen des terres en France évolue de 1 à 3% par an, exception faite de la flambée parfois observée sur les terroirs des grands crus de Bourgogne ces dernières années. Un marché qui évolue calmement, peu risqué à long terme. L’idéal pour un actif destiné à mettre au chaud une partie du patrimoine destiné à ses héritiers !

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