Structurer son épargne
Dans l’univers des placements, il existe une catégorie d’actifs qui est trop souvent délaissée par nombre d’investisseurs. Elle pâtit d’un nom peu emballant : les « produits structurés ». Rien qu’à l’énoncé de ces termes, les épargnants se détournent : trop complexe, trop risqué, voire louche, car cette engeance a été associée à des arnaques de banquiers et à la crise financière de 2008.
Cette caricature est largement injustifiée. En réalité, les produits proposés aux particuliers, notamment dans le cadre de l’assurance-vie, n’ont absolument rien à voir avec les subprimes qui ont provoqué la crise de 2008. Et sont en fait très simples à comprendre. Pour s’orienter, l’épargnant n’a généralement que quatre données à connaître : 1) L’indicateur de référence : une action française, un indice boursier européen… 2) La barrière de protection : tant que l’indice du produit structuré ne passe pas sous ce niveau (par exemple -50 %), le capital est remboursé à l’échéance. 3) Le niveau des coupons annuels fixes (entre 3 % et 6 % selon les produits) et versés chaque année ou à l’échéance du produit, si l’indice n’a pas baissé sous la barrière de protection. 4) La date d’échéance, et les possibilités de remboursement anticipé (généralement chaque année). Quatre données donc, et des scénarios qui se comptent sur les doigts d’une main, avec une seule hypothèse de perte en capital : celle où l’indice baisse sous la barrière de protection à l’échéance. Par rapport à un placement en actions, les produits structurés sont donc plus faciles à contrôler : le gain, fixé à l’avance, est certes limité mais la probabilité de perdre, beaucoup moins élevée. Faut-il les préférer aux investissements boursiers ? Le choix ne se présente pas dans ces termes. Disons plutôt que les placements se répartissent en trois catégories : les actions qui peuvent rapporter gros mais présentent un risque élevé ; les placements « sans risque » qui ne rapportent plus grand-chose ; et, entre ces deux extrêmes, les produits structurés. Une classe d’actifs à part entière à considérer pour mieux structurer son épargne.