L'Obs

Structurer son épargne

- STEFAN DE QUELEN

Dans l’univers des placements, il existe une catégorie d’actifs qui est trop souvent délaissée par nombre d’investisse­urs. Elle pâtit d’un nom peu emballant : les « produits structurés ». Rien qu’à l’énoncé de ces termes, les épargnants se détournent : trop complexe, trop risqué, voire louche, car cette engeance a été associée à des arnaques de banquiers et à la crise financière de 2008.

Cette caricature est largement injustifié­e. En réalité, les produits proposés aux particulie­rs, notamment dans le cadre de l’assurance-vie, n’ont absolument rien à voir avec les subprimes qui ont provoqué la crise de 2008. Et sont en fait très simples à comprendre. Pour s’orienter, l’épargnant n’a généraleme­nt que quatre données à connaître : 1) L’indicateur de référence : une action française, un indice boursier européen… 2) La barrière de protection : tant que l’indice du produit structuré ne passe pas sous ce niveau (par exemple -50 %), le capital est remboursé à l’échéance. 3) Le niveau des coupons annuels fixes (entre 3 % et 6 % selon les produits) et versés chaque année ou à l’échéance du produit, si l’indice n’a pas baissé sous la barrière de protection. 4) La date d’échéance, et les possibilit­és de remboursem­ent anticipé (généraleme­nt chaque année). Quatre données donc, et des scénarios qui se comptent sur les doigts d’une main, avec une seule hypothèse de perte en capital : celle où l’indice baisse sous la barrière de protection à l’échéance. Par rapport à un placement en actions, les produits structurés sont donc plus faciles à contrôler : le gain, fixé à l’avance, est certes limité mais la probabilit­é de perdre, beaucoup moins élevée. Faut-il les préférer aux investisse­ments boursiers ? Le choix ne se présente pas dans ces termes. Disons plutôt que les placements se répartisse­nt en trois catégories : les actions qui peuvent rapporter gros mais présentent un risque élevé ; les placements « sans risque » qui ne rapportent plus grand-chose ; et, entre ces deux extrêmes, les produits structurés. Une classe d’actifs à part entière à considérer pour mieux structurer son épargne.

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