L'Obs

Dans la tête des marchés

- M. F.

Les marchés français se sont à nouveau totalement corrélés aux autres places financière­s européenne­s et américaine­s. Après une petite tension avant le premier tour de l’élection présidenti­elle sur les taux des emprunts d’Etat, les investisse­urs ont été plus préoccupés par le niveau de l’inflation aux Etats-Unis. On peut y voir deux explicatio­ns. La première, c’est que les grands gestionnai­res de fonds sont convaincus qu’Emmanuel Macron finira par l’emporter. Qu’il aura une majorité aux législativ­es. Qu’il parviendra à mener quelques réformes. Mais qu’au pire ce sera le statu quo avec un déficit public qui baissera doucement, car il faudra tout de même distribuer de l’argent. Et avec une dette qui ne diminuera plus mais que la Banque centrale européenne (BCE) continuera de financer. La seconde explicatio­n, c’est que les investisse­urs estiment que notre futur président n’aura pas une grande marge de manoeuvre, qu’il s’appelle Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. Même si le candidat élu trouvait une majorité à l’Assemblée nationale, il est fort probable que le futur gouverneme­nt ne puisse pas faire tout ce qui lui chante. La raison est simple : nous sommes surendetté­s, la France fait partie des pays qui ont une dette dont le montant est supérieur à 100 % du PIB. Si les taux d’intérêt devaient s’envoler, nous ne serions plus en mesure de payer la charge de cette dette. Nous sommes donc totalement dépendants de la BCE. Et on en voit la difficulté aujourd’hui. Une partie de notre avenir financier, et donc économique, se joue à Francfort.

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