Saga Alabama
La saga “Blackwater” de Michael McDowell, admirée par Stephen King, arrive enfin en France. Tremblez !
BLACKWATER, PAR MICHAEL MCDOWELL, TRADUIT DE L’ANGLAIS (ÉTATS-UNIS) PAR YOKO LACOUR ET HÉLÈNE CHARRIER, MONSIEUR TOUSSAINT LOUVERTURE, 6 X 260 P., 8,40 EUROS CHACUN.
Alabama, début du xxe siècle. La crue de la Perdido ravage la petite ville du même nom. Comme tombée du ciel, ou peut-être déposée par les flots argileux, Elinor Dammert, jeune femme aux longs cheveux roux, se retrouve dans une chambre de l’hôtel Osceola. Elle se lie rapidement avec les Caskey et séduit Oscar, gentillet héritier de l’immense fortune familiale bâtie sur des scieries. Non sans attiser la haine cordiale de Mary-Love, matriarche du clan à l’esprit toujours à la manigance. Elinor n’en a cure, et semble disposer de la faveur des éléments naturels. Qui est-elle vraiment ? Emblématique de la littérature « Southern Gothic » (romans qui mêlent grotesque et macabre dans le sud des Etats-Unis), « Blackwater » insuffle une atmosphère étrange aux habituels complots et rebondissements d’une saga. Le temps de six tomes composés d’une plume habile et légèrement ironique, le récit balaie bien des thèmes : la condition féminine, le carcan des traditions, la suprématie de la nature, mais aussi les inégalités de classe, avec le quotidien des domestiques noirs. Michael McDowell (19501999) fut thésard sur le rapport à la mort des Américains au xixe siècle, collectionneur d’objets funéraires, militant des droits des homosexuels, scénariste à Hollywood – il signa notamment le « Beetlejuice » de Tim Burton. Il écrivit plus d’une trentaine de paperbacks, ces romans de poche populaires. Entre janvier et juin 1983 parut chaque mois un épisode de « Blackwater ». Le procédé connut un tel succès qu’il inspira son ami et admirateur Stephen King pour « la Ligne verte ». Selon l’auteur de « Ça », McDowell est le « meilleur auteur de livres de poche aux Etats-Unis à ce jour ». Plongez donc dans la Perdido.