Romy en état de grâce
ROMY SCHNEIDER, MUSIQUES DE FILMS 1968-1982 (PANTHÉON).
On est très Romy Schneider en ce moment. Parce que mai 2022 marque le 40e anniversaire de sa mort brutale, à seulement 43 ans. Parce qu’à cette occasion la Cinémathèque lui consacre une exposition majeure (jusqu’au 31 juillet). Parce que le label Panthéon en profite pour sortir un vinyle réunissant quelques bandes originales de films dans lesquels elle tourna, de 1968 à sa disparition. Oublions un instant la période allemande, le bon vieux temps des « Sissi », par exemple. Le disque débute par « la Piscine » de Jacques Deray, retrouvailles avec Alain Delon, débuts de Jane Birkin et charme buté de Maurice Ronet. Aux commandes de la musique qui accompagnait ce huis clos au soleil, Michel Legrand qui, pour les violons, avait appelé Stéphane Grappelli.
Romy Schneider est indissociable de Claude Sautet. Voici « les Choses de la vie » (photo), avec Michel Piccoli en amant hésitant entre sa femme (Lea Massari) et sa maîtresse (Romy, radieuse mais inquiète), l’accident au volant d’une voiture italienne, et la lettre de rupture qu’il lui a écrite et qui ne lui parviendra jamais. « La Chanson d’Hélène », texte de Jean-Loup Dabadie, musique de Philippe Sarde, duo Schneider-Piccoli, sommet de beauté mélancolique, est présente sur le vinyle mais pas dans le film, Sautet n’en voulait pas. Les grands moments musicaux des films portés par Romy Schneider, investie dans chaque réplique, dans chaque plan, on les doit surtout à Philippe Sarde (« César et Rosalie », « Une histoire simple », « le Train ») mais aussi à Georges Delerue (« L’important c’est d’aimer »), à François de Roubaix (« le Vieux Fusil ») ou encore à Antoine Duhamel (« la Mort en direct »). La musique défile, les images et la nostalgie avec.