Chacun son problème
Contrairement à ce qui s’est passé au plus fort de l’épidémie de Covid, les défis auxquels les pays doivent faire face sont différents, voire contraires. La Chine lutte toujours contre la pandémie. Sa politique « zéro Covid », avec des confinements d’une extrême dureté, a provoqué un effondrement de la consommation et de la production. La banque centrale doit donc réagir en baissant ses taux d’intérêt pour éviter la récession. Les Etats-Unis, eux, sont confrontés à l’hyperinflation. Le pouvoir d’achat et la consommation baissent ; les citoyens s’irritent alors qu’ils vont s’exprimer dans quelques semaines lors des élections de mi-mandat. La banque centrale américaine doit donc relever ses taux, encore, et vite. Son objectif est de combattre l’inflation. Le ralentissement de l’économie, elle s’en souciera plus tard. L’Europe, pour sa part, subit de plein fouet les conséquences de sa dépendance au gaz et au pétrole russes. L’inflation dérape dans une économie qui n’est pas aussi solide que celle des Etats-Unis. Pour la Banque centrale européenne, pas question toutefois de mener une politique trop restrictive, la zone monétaire devant être confrontée rapidement à un ralentissement marqué de son économie. Quant aux pays émergents ne produisant pas de matières premières, c’est la double peine : hyperinflation et ralentissement de l’économie. Aucune marge de manoeuvre pour les banques centrales. Toutes ces situations divergentes vont forcément alimenter la volatilité sur les cours de changes et sur les marchés financiers.