L'Obs

A quoi rêvent les cédétistes ?

- BAPTISTE LEGRAND

Un syndicalis­te ? C’est une personne en colère, planquée, qui n’aime pas son travail… Eh bien pas du tout ! Une étude réalisée par la CFDT à l’occasion de son congrès tord le cou aux idées reçues, s’il en était besoin : 81% des 31 500 personnes ayant participé à l’enquête trouvent que leur engagement est gratifiant, qu’il les rend plus optimistes et plus libres. « Je ne m’attendais pas un tel plébiscite. L’espoir et l’altruisme restent les moteurs principaux de l’action, loin devant la colère, observe la sociologue Cécile Guillaume, maître de conférence­s à l’université de Surrey (Royaume-Uni) et directrice de l’enquête “Parlons engagement”. C’est parce que les représenta­nts syndicaux aiment leur travail et qu’ils y tiennent, qu’ils s’engagent pour en améliorer les conditions. » Un certain découragem­ent a eure aussi. « Lors de la négociatio­n des accords, ils constatent qu’il y a peu de marges de manoeuvre. Ils éprouvent une certaine forme d’impuissanc­e, notamment depuis les ordonnance­s Macron » qui en ont réduit les moyens alloués. L’enquête met à bas une autre idée reçue : même s’ils privilégie­nt le dialogue social, les adhérents de la CFDT sont 77 % à ne pas faire confiance aux patrons. Et 64 % sont prêts à faire grève en dernier recours. « On oppose souvent grève et négociatio­n. Mais c’est un ensemble », pointe Marylise Léon, numéro 2 de la CFDT. Laurent Berger, qui devait être réélu le 16 juin pour un nouveau mandat à la tête de la confédérat­ion, n’a pas écarté cette arme dans son combat contre la retraite à 65 ans annoncée par Emmanuel Macron.

 ?? ?? Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.

Newspapers in French

Newspapers from France