LES GRANDES GUEULES
Un socialiste s’interroge, à moitié rassuré : « T’imagines le bordel avec 80 Ruffin à l’Assemblée ? » Qu’il se rassure, l’auteur de « Merci patron ! » ne va pas se dédoubler à l’infini. Mais d’autres « grandes gueules » vont vite se faire entendre. Parmi elles, l’avocate Raquel Garrido, 48 ans, mélenchoniste de la première heure, vient de mettre fin au règne de Jean-Christophe Lagarde en Seine-Saint-Denis. Cette militante chevronnée, compagne d’Alexis Corbière, est une habituée des débats virils sur les plateaux de Cyril Hanouna. Il y a aussi la cheffe de La France insoumise (LFI) à Paris, Danielle Simonnet, 51 ans, une spécialiste de l’agit-prop qui fait de la politique depuis les années 1990.
Il y aura aussi la conseillère en communication Sophia Chikirou, une intime de Mélenchon, dont certains redoutent déjà le tempérament très combatif, ou encore l’ex-journaliste et militant antispéciste Aymeric Caron, qui tentera de faire entendre la voix de la condition animale.
A ces cogneurs qui promettent une « opposition musclée », il faudra ajouter l’écoféministe Sandrine Rousseau. Lorsqu’elle asticotait Yannick Jadot lors de la primaire écologiste, cette figure des Verts rêvait d’une « Assemblée punk » qui bousculerait les certitudes des vieux mâles blancs. Dimanche soir, elle a annoncé la couleur. Si Damien Abad, mis en cause par plusieurs femmes, devait rester ministre, elle a promis une ambiance électrique :
« Nous serons plusieurs à faire opposition comme jamais pour que cette personne n’ait pas de voix légitime à l’intérieur de l’Assemblée. »