QUE SE PASSE-T-IL AVEC TWITTER ?
La dernière lubie d’Elon Musk s’avère un excellent révélateur de son hubris. Le multimilliardaire est un grand utilisateur de Twitter, aussi bien pour communiquer sérieusement sur ses entreprises que pour partager des blagues lourdes, flirtant avec le harcèlement. Cette appétence pour le réseau social l’a conduit à se lancer bille en tête dans un rachat de l’entreprise, pourtant pas à vendre. Musk propose alors 44 milliards de dollars au conseil d’administration de Twitter. Son ambition est d’en faire « la plateforme de la liberté d’expression dans le monde », suscitant l’inquiétude chez les démocrates américains qui anticipent un laisser-faire sur l’expression la plus odieuse, et surtout un retour de Donald Trump, banni de la plateforme pour la multiplication de ses fake news. Les administrateurs de Twitter tentent d’abord de bloquer l’opération, avant de céder. Des fiançailles sont annoncées. Mais Musk semble avoir eu des doutes sur le mariage et annonce début juillet mettre fin à l’accord sous des prétextes troubles (Twitter aurait trop de faux utilisateurs). En réalité, entre-temps, les valeurs technologiques ont fortement chuté en Bourse, et il s’apprêtait à surpayer de 13 milliards. Plutôt que de renégocier, l’homme d’affaires a préféré dénigrer l’entreprise, qui s’est un peu plus enfoncée sur les marchés et affiche des résultats dans le rouge. Si bien que Twitter a déclenché des poursuites pour contraindre Elon Musk à aller au bout du rachat. Un procès est prévu le 17 octobre. Il n’a pas l’air d’anticiper une victoire légale : il vient de vendre pour 7 milliards de dollars de ses actions Tesla pour pouvoir payer les actionnaires de Twitter…