Mécanique des taux
Sans surprise, la Banque centrale américaine, la FED, vient encore de relever ses taux d’intérêt de 0,75 point. Et annoncé qu’elle allait continuer à relever ses taux tant que l’économie américaine ne ralentirait pas. C’est la 5e hausse consécutive décidée par la FED. Et la 3e hausse consécutive de 0,75 point. Un tel cycle de réévaluation n’a pas été observé depuis les années 1980. La dernière hausse de 0,75 point date de 1994. Il y a un an, alors que la sortie du Covid donnait des signes clairs d’émergence d’inflation, la FED était pourtant dans le déni. Elle annonçait même que le prix de l’argent pourrait être quasi nul pendant encore longtemps. Un aveuglement incompréhensible. Mais désormais, l’ennemi, c’est l’inflation. La hausse des taux va donc se poursuivre. Les taux directeurs se situent dans la fourchette de 3 % à 3,25 %. Et une majorité des membres de la FED anticipent des taux compris entre 4 % et 4,5 % à la fin de l’année. Ce qui signifie une hausse probable de 0,75 point en novembre et une autre en décembre. En apparence, cette envolée semble une mauvaise nouvelle, car elle va freiner la croissance. Les investisseurs vendent leurs actions sur ce nouveau réajustement. Pourtant, il faudrait considérer la hausse des taux comme une bonne nouvelle. Le ralentissement de l’économie est impératif pour que les pénuries post-Covid se résorbent et pour que le marché du travail retrouve un équilibre. Il faut aussi briser le cycle inflationniste et seule une hausse des taux courts autour de 4,5 % aux Etats-Unis peut refroidir l’inflation et donc permettre une baisse des taux.