Quand la com cafouille…
Mais pourquoi les choses n’ont-elles pas été anticipées ? Depuis l’énorme bévue d’Amélie Oudéa-Castéra (voir p. 33) justifiant la scolarisation de ses trois garçons à Stanislas, le collège-lycée catholique le plus élitiste de Paris, en jetant l’opprobre sur l’école publique, deux questions se posent : comment n’a-t-elle pas pris conscience de l’énormité de ses propos ? Et l’a-t-on briefée avant sur le risque encouru ? Certes, la scolarisation des enfants de ministre a longtemps été taboue. Pour preuve, il y a dix-huit mois encore, la presse de gauche avait gentiment tu la scolarisation des enfants Ndiaye à l’Ecole alsacienne avant que « l’Obs » ne révèle le pot aux roses, estimant qu’un ministre militant pour la mixité sociale pouvait difficilement se défausser sur ce sujet. Bien que le contexte soit tout autre, « AOC » se retrouve dans une configuration similaire. Considérant que le collège-lycée privé Stanislas fait l’objet d’une enquête de l’Inspection générale pour des soupçons de dérives sexistes et homophobes, elle est confrontée à un conflit d’intérêts manifeste et il était évident que son lien à l’institution serait questionné.
Pour expliquer ce mystérieux bug, une source au sein de l’exécutif souligne que le communicant d’Amélie Oudéa-Castéra n’était pas présent à ses côtés lors de ce fameux vendredi noir. Et, pour cause : il se trouvait… en Afrique du Sud, prenant de mérités congés après une fin d’année intense dans le cadre de la préparation des JO. Cette absence, a posteriori bien dommageable, confirme ce que l’on pressentait : Amélie Oudéa-Castéra ne s’attendait pas du tout à être nommée rue de Grenelle. On peut toutefois s’étonner que les conseillers en communication qui entourent Gabriel Attal ne l’aient pas fait profiter de leurs bons conseils, elle qui dans son discours de prise de fonction exprimait ouvertement son besoin d’être « coachée »…